La basse vallée de la Romanche est caractérisée par des paysages très encaissés, sombres et escarpés. Cette vallée en ‘V’ aux versants vertigineux, a été formée par le glacier de la Romanche qui recouvrait ce territoire lors des dernières périodes de glaciation de l’ère quaternaire.
La Romanche forme une colonne vertébrale au cœur de l’unité paysagère même si celle-ci, de nature torrentielle et aujourd’hui en partie endiguée, ne se donne pas à voir facilement.
L’agriculture est peu présente excepté sous la forme d’alpages au-dessus des pentes boisées.
Les risques naturels, comme le célèbre éboulement de Séchilienne, font partie intégrante des paysages de la vallée.
Les populations se concentrent dans le fond de la vallée, sous la forme de petites villes reliées par l’axe de communication principal, la départementale 1091, où l’urbanisation est dense et groupée. Quelques villages et hameaux, installés à mi-pente ou sur des replats ensoleillés, dominent la vallée mais leur l’accès n’est pas toujours aisé.
Les infrastructures industrielles et hydroélectriques ont façonné le paysage et le tissu urbain de la vallée. L’essor économique passé est très prégnant encore aujourd’hui dans la vallée et offre au territoire un patrimoine industriel spécifique.k
Les communes de l'unité paysagèreAllemond • Chamrousse • La Morte • Laffrey • Le Bourg-d’Oisans • Livet-et-Gavet • Notre-Dame-de-Mésage • Oulles • Saint-Barthélémy-de-Séchilienne • Saint-Pierre-de-Mésage • Séchilienne • Vizille
Entre 1960 et aujourd’hui, les boisements (forêts, haies et arbres isolés) et les parcelles agricoles ont également connu des transformations en lien avec leurs structures et leurs emprises. Le barrage hydroélectrique de Noyer Chut a été démantelé, ce qui a permis notamment la restauration du réseau hydrographique de la Romanche.
1960 Bâtis alignés et groupés, de part et d’autre de la voie principale de Séchilienne (D1091A) formant un « village-rue ». Présence d’un centre de vacances à l’entrée ouest du village.
2020 Apparition de maisons individuelles autour du noyau villageois et construction d’un lotissement sur le site du centre de vacances démoli.
>> Perte de lisibilité de la morphologie urbaine (village-rue) et évolution de l’entrée de village
1960 : L’axe routier principal de la vallée traverse le village de Séchilienne sur un axe est-ouest.
2020 : Une voie de contournement est créée le long de la Romanche pour limiter le trafic routier au cœur du village et créer un axe de communication continu dans l’ensemble de la vallée.
>> Création d’une nouvelle infrastructure sur les berges de la Romanche, perte de dynamisme du village contourné
Entre 1960 et aujourd’hui, les parcelles agricoles ont également connu des transformations en lien avec leurs structures et leurs emprises. Le lit de la Romanche a connu des évolutions suite à son endiguement sur cette portion.
1960 : Urbanisation concentrée en villages de petite taille et en hameaux avec la présence de nombreux bâtiments industriels de taille conséquente.
2020 : Apparition de maisons individuelles en lotissement et sous forme de bâtiments collectifs autour des villages et hameaux anciens formant des continuités urbaines de part et d’autre de la Romanche. Développement pavillonnaire sur les versants pentus de Saint-Pierre-de-Mésage.
>> Perte de lisibilité de la structure historique, absence de coupures d’urbanisation
1960 : La végétation est structurée sous forme de boisements dans les pentes et de forêts alluviales.
2020 : Les boisements présents sur les versants se développent au plus près des espaces urbains, ce qui participe à la fermeture des paysages au cœur de la vallée. Suite à l’endiguement, la plupart des forêts alluviales ont disparu et des stations de pompage ont été installées dans l’espace ouvert.
>> Homogénéisation des boisements et fermeture des paysages de la vallée
Le schéma propose la formulation d’objectifs de qualité paysagère, à vocation pédagogique, qui sont associés à des fiches pratiques PAYSAGE.
Celles-ci illustrent des principes d’aménagements possibles.
Livet-et-Gavet
La passerelle himalayenne permet le franchissement de la Romanche à hauteur du hameau des Roberts à Livet-et-Gavet. D’une longueur de 15 m et de 10 m au-dessus du cours d’eau, cette passerelle souple permet de connecter les deux rives de la Romanche et offre un nouvel itinéraire doux entre le musée de la Romanche à Rioupéroux et le village de Livet (Livet-et-Gavet). Nommé ‘Sentier des gorges de la Romanche’, ce parcours attractif permet également de découvrir le patrimoine industriel de la vallée comme l’Usine des Vernes et le pavillon Keller.
Vizille / Notre-Dame-de-Mésage
Dans le cadre du projet ‘Romanche Séchilienne’ le Symbhi (Syndicat Mixte des Bassins Hydrauliques de l’Isère) a réalisé des aménagements paysagers et de loisirs sur les deux rives pour permettre la réappropriation du cours d’eau par les riverains.
Les abords de la Romanche, dans la plaine de Vizille, ont ainsi été aménagés sur un linéaire d’environ 12 km pour permettre l’accès des berges et offrir des connexions douces au plus proche de l’eau.
Des ouvertures paysagères dans la végétation existante ont été effectuées pour valoriser la présence de l’eau dans ce territoire. Des aires de détente et de contemplation du paysage ponctuent les sentiers aménagés sur les digues dont les traitements de sol varient pour satisfaire les nombreux usages du site.
Livet-et-Gavet
Nommé ‘Romanche Gavet’, le nouvel aménagement hydroélectrique est en majeure partie souterrain, sous le massif de Belledonne, pour limiter l’emprise des ouvrages dans cette vallée étroite et permettre la renaturation de la Romanche. Il remplace 6 centrales et 5 barrages anciens (construits au début du XXe siècle) par un nouveau barrage à Livet, une galerie et une nouvelle centrale souterraine à Gavet, plus performante (+40 % de production sur le même tronçon de rivière), plus sûre et plus respectueuse de son environnement.
Une passe à poissons a été construite. Les berges ont été revégétalisées avec des espèces locales et des prairies sèches ont été créées. à ce jour, les travaux de démantèlement des ouvrages hydrauliques sont en cours, ainsi que la démolition des centrales anciennes (sauf celle des Vernes, protégée au titre des Monuments Historiques), en l’absence de projet de requalification qui aurait pu justifier la préservation de ces sites d’intérêt patrimonial.
La plaine de Bourg-d’Oisans est caractérisée par des paysages ouverts, ceinturés de falaises spectaculaires qui apportent de la luminosité. Cette vallée en ‘U’, comme particularité peu commune dans les territoires de montagne, a été formée par le glacier de la Romanche qui recouvrait ce territoire lors des dernières périodes de glaciation de l’ère quaternaire.
Au XIIe siècle, la plaine était occupée par le lac Saint-Jean. Le retrait des eaux a eu lieu lors de la rupture soudaine de son barrage naturel (verrou de l’Infernet) en 1219, engendrant une crue historique jusqu’à la ville de Grenoble.
La Romanche forme une colonne vertébrale au cœur de l’unité paysagère même si celle-ci, de nature torrentielle et aujourd’hui en partie endiguée, ne se donne pas à voir facilement.
En lien avec l’eau, les parcelles agricoles, cultivées et pâturées, occupent le fond de la vallée et plus particulièrement la plaine des Sables où les canaux d’irrigation forment des découpages parcellaires rectilignes dans le paysage agraire.
La ville de Bourg-d’Oisans constitue le principal pôle attractif de la vallée où son fond plat et de grande superficie permet le développement des activités humaines. Sur les replats ensoleillés, quelques hameaux groupés dominent la vallée et conservent une ambiance rurale et pastorale.
Les communes de l'unité paysagèreAuris • Huez • La Garde • Le Bourg-d’Oisans • Le Freney-d’Oisans • Les Deux Alpes • Ornon • Oulles • Oz • Villard-Notre-Dame • Villard-Reculas • Villard-Reymond
La commune de Villard-Reculas, surplombant la plaine de Bourg-d’Oisans, a connu des évolutions urbaines et paysagères en lien avec l’implantation des nouvelles constructions et le développement des boisements. Entre 1960 et aujourd’hui, les parcelles agricoles ont également connu des transformations étant donné que les pâtures d’altitude (alpages) se sont développés sur les espaces cultivés ceinturant historiquement le village. Plusieurs remontées mécaniques ont été implantées afin de relier Villard-Reculas au domaine skiable de l’Alpe-d’Huez.
1960 : Urbanisation dense et concentrée en un seul noyau urbain.
2020 : Apparition de chalets individuels souvent résidentiels, orientés sud-ouest, en dessus du noyau historique.
>> Perte de lisibilité de la structure historique et consommation d’espace agricole
1960 : La végétation, structurée sous forme de boisements dans les pentes, se tient à distance du village.
2020 : Les boisements se développent au plus près du village ce qui participe à la fermeture des paysages autour des espaces urbains.
>> Fermeture des paysages et perte de lisibilité de la silhouette villageoise
Le Bourg-d’Oisans a connu des évolutions urbaines notamment par l’installation d’une zone d’activités à l’extérieur de son cœur de village et la création d’une voie de déviation (D1091) dans les années 2000.
Entre 1960 et aujourd’hui, les boisements (forêts, haies et arbres isolés) et les parcelles agricoles ont également connu des transformations en lien avec leurs structures et leurs emprises. Les espaces cultivés proches de Bourg-d’Oisans ont laissé place à des parcelles de fauche ou pâturées.
1960 : Urbanisation concentrée au centre-bourg de Bourg-d’Oisans et sous forme d’hameaux groupés.
2020 : Implantation de bâtiments d’activités économiques de taille conséquente en discontinuité du cœur urbain. Constructions de maisons individuelles et de bâtiments collectifs créant un continuum urbain entre le centre-bourg et la zone d’activités.
>> Perte de lisibilité de la structure historique, absence de coupures d’urbanisation
1960 : L’axe routier principal de la plaine traverse Le Bourg-d’Oisans sur un axe nord-ouest, sud-est.
2020 : Une voie de contournement est créée le long de la Romanche (rive droite) pour limiter le trafic routier au cœur de la commune et faciliter la traversée de la plaine et l’accès aux stations de ski.
>> Création d’une nouvelle infrastructure sur les berges de la Romanche, perte de dynamisme de la ville contournée
Le schéma propose la formulation d’objectifs de qualité paysagère, à vocation pédagogique, qui sont associés à des fiches pratiques PAYSAGE.
Celles-ci illustrent des principes d’aménagements possibles.
Le Bourg-d’Oisans
Une nouvelle Maison du Département (MDD) a été construite à la place de l’ancienne pour le territoire de l’Oisans. Le précédent bâtiment ayant été jugé trop vétuste pour être rénové.
Avec ses 1 000 m² sur deux étages (contre 439 m² initialement), la nouvelle MDD permet de rassembler sur un même site les services aménagement, solidarité et éducation du Département, soit une quarantaine d’agents. Le bâtiment, équipé en toiture de 82 m² de panneaux photovoltaïques, permet la revente d’électricité mais également l’accueil des personnes à mobilité réduite.
Sur le plan environnemental, le bâtiment est certifié Effinergie +, avec une réduction de 20 % des besoins en énergie pour chauffer, éclairer et refroidir le bâtiment et de 40 % de consommation d’énergie primaire (non transformée) nécessaire aux usages du bâtiment. Le chauffage est assuré par deux chaudières à bois granulés.
Plaine de Bourg-d’Oisans
La Voie Verte forme dans la plaine un trait d’union naturel entre les différentes vallées de l’Oisans.
Inaugurée au printemps 2019, la Voie Verte Oisans offre 23 km de piste cyclable sécurisée entre Allemont et Vénosc, en passant par Le Bourg-d’Oisans. Comme un cordon qui parcourt la plaine de Bourg-d’Oisans, la Voie Verte a pour ambition de relier l’Oisans à Grenoble et la Via Rhôna à l’avenir. La portion entre Allemont et Séchilienne est actuellement à l’étude.
Offrant une alternative douce à la départementale 1091, cet itinéraire permet également de connecter différents points d’attrait de loisirs comme les lacs et les cascades bordant la plaine. Les ambiances paysagères traversées sont diversifiées et alternent entre portions ombragées en forêt et points de vue remarquables sur les sommets montagneux.
Le Bourg-d’Oisans
La commune a mené une politique d’acquisition foncière pour avoir un rôle d’impulsion sur le cœur d’îlot. Et plutôt que de détruire l’existant et céder le foncier à un promoteur, elle a décidé de prendre les choses en main, en cherchant des porteurs de projet afin de réhabiliter avec et pour eux.
Un premier travail de diagnostic a été effectué, de manière à avoir une connaissance précise des volumes, surfaces, mais aussi de l’opportunité de réhabiliter les bâtiments.
Les réunions publiques et ateliers thématiques ont été l’occasion de réfléchir au projet, autour de maquettes représentant le quartier. Des partis pris d’aménagement sont testés en travaillant sur « les pleins et les vides », en enlevant l’un ou l’autre des bâtiments. En parallèle, une dizaine de maîtres d’ouvrages publics et privés ont été consultés sur différents scénarios opérationnels et natures de logements.