Bordée par les barrières rocheuses du Vercors et le plateau de la Matheysine, la basse vallée du Drac se définit au fil de l’eau, entre lacs artificiels et gorges encaissées.
Les paysages sont étagés : Drac encaissé accompagné de fortes pentes, replats ouverts, versants boisés, alpages. La vision axiale, où les liaisons transversales sont limitées entre les deux rives, marque l’identité du territoire.
Les plaines au nord, avec notamment le bassin de Vif, fortement urbanisées en raison de la proximité de Grenoble, contrastent avec les corniches du Drac où les villages groupés occupent les replats agricoles.
Les axes majeurs de déplacement (D1075 comme route historique de traversée des Alpes, A51, etc.), traversent ce territoire montagneux, grâce à de nombreux ouvrages d’art et offrent des points de vue remarquables sur les paysages de la vallée du Drac.
Les paysages, fortement équipés, sont marqués par les aménagements hydroélectriques le long du Drac. Créé en 1960 grâce à la mise en place d’un barrage-voûte, le lac de Monteynard s’étend sur plus de 20 km. Depuis 1980, c’est un lieu reconnu et attractif tant pour la pratique des activités nautiques que pour le cadre de vie.
Les communes de l'unité paysagèreAvignonet • Champ-sur-Drac • Cognet • Cornillon-en-Trièves • Jarrie • La Motte-Saint-Martin • Lavars • Le Gua • Marcieu • Mayres-Savel • Miribel-Lanchâtre • Monestier-de-Clermont • Monteynard • Notre-Dame-de-Commiers • Notre-Dame-de-Mésage • Notre-Dame-de-Vaulx • Prunières • Roissard • Saint-Arey • Saint-Georges-de-Commiers • Saint-Guillaume • Saint-Jean-d’Hérans • Saint-Jean-de-Vaulx • Saint-Paul-lès-Monestier • Sinard • Treffort • Varces-Allières-et-Risset • Vif
Les communes de Le Gua et de Vif ont connu des développements urbains très importants (Vif en 1999 : 6 478 habitants et en 2015 : 8212 habitants) et des évolutions paysagères en lien avec l’exploitation des ressources locales.
Entre 1960 et aujourd’hui, les boisements (forêts, haies et arbres isolés) se sont développés sur les coteaux, au cœur des espaces agricoles et le long du Drac. Ce territoire a également connu des transformations récentes avec la création de l’autoroute A51 entre 1999 et 2007.
1960 : Urbanisation concentrée en villages de petite taille et en hameaux autour des intersections routières.
2020 : Apparition de maisons individuelles en lotissement et sous forme de bâtiments collectifs autour des villages et des hameaux anciens formant des continuités urbaines.
>> Perte de lisibilité des structures historiques, absence de coupures d’urbanisation
1960 : Présence de la Cimenterie Vicat, au sud du hameau de Genevray (Vif). Créée en 1867, il s’agit de la première usine de ciment construite par Joseph Vicat.
2020 : La cimenterie n’est plus en activité, au profit des usines Vicat de Saint-Égrève et de Voreppe. Le site devient une plateforme pour le stockage de matériaux.
>> Reconversion de sites industriels
La commune de Champ-sur-Drac a connu des évolutions urbaines et paysagères notamment par l’installation d’une zone d’activités à l’extérieur de son cœur de village et l’endiguement d’une partie des eaux du Drac.
Entre 1950 et aujourd’hui, les boisements (forêts, haies et arbres isolés) se sont développés sur les coteaux et dans l’ancien lit du Drac.
1950 : Urbanisation peu développée au sud de la commune et composée uniquement de quelques fermes isolées.
2020 : Implantation de bâtiments d’activités économiques de taille conséquente en discontinuité du cœur urbain. Constructions de maisons individuelles créant ainsi un continuum urbain entre le centre-bourg et la zone d’activités. Les continuités écologiques sont quasi-inexistantes.
>> Perte de lisibilité de la structure historique, absence de coupures d’urbanisation
1950 : Le lit du Drac possède un espace naturel de divagation important et un tressage d’intérêt patrimonial (Réserve naturelle régionale des Isles du Drac).
2020 : Une majorité du débit du cours d’eau est déviée dans une conduite artificielle pour la production d’énergie hydroélectrique, ne laissant qu’un faible débit dans le lit naturel.
>> Artificialisation des paysages
Le schéma propose la formulation d’objectifs de qualité paysagère, à vocation pédagogique, qui sont associés à des fiches pratiques PAYSAGE.
Celles-ci illustrent des principes d’aménagements possibles.
Lac de Monteynard-Avignonet
Les passerelles himalayennes enjambent les deux rivières qui alimentent le lac de Monteynard-Avignonet : le Drac et l’ébron. Vertigineuses, elles surplombent le lac de 45 m à 85 m de hauteur et possèdent une longueur de 180 m pour la passerelle de l’ébron et de 220 m pour la passerelle du Drac.
Le circuit des passerelles permet de relier les deux rives et d’offrir des points de vue sur les paysages lacustres du Drac. Ouvertes au public en 2007, leur accès, strictement réservé aux piétons et cyclistes (vélo à la main), est gratuit.
Cet équipement participe à l’attractivité touristique et sportive du lac de Monteynard en complément des loisirs nautiques (planche à voile, kitesurf, etc.).
Source : www.trieves-vercors.fr et www.lac-monteynard.com
Sinard
Ce projet, lancé en 2013, avait pour ambition de réhabiliter une ancienne ferme afin de créer au cœur du village de Sinard :
Après consultation de la population, le nom de Maïsou (maison en patois) a été retenu pour ce nouveau lieu de vie.
Ce projet architectural est structurant à l’échelle du village car il a permis de façonner le tissu urbain en concertation avec les habitants sur les cheminements piétons, l’accessibilité des espaces publics aux personnes à mobilité réduite, les connexions à créer entre les différents équipements, en particulier pour relier l’école et la bibliothèque, etc.
Source : www.caue-isere.org et www.architectes-pour-tous.fr
Miribel-Lanchâtre
La commune de Miribel-Lanchâtre a lancé une réflexion prospective sur le devenir de son urbanisme afin de relancer notamment l’économie locale et de maintenir ses effectifs scolaires. Ce programme urbain, exemplaire en matière de mixité et de développement durable (habitations dans la pente, chaufferie bois collective et activités génératrices d’emplois) a débouché sur un concept et un projet innovant, « le village d’activités ».
Ce nouveau quartier, situé en contrebas du centre-bourg, mêle habitat et activités, ce qui offre une diversité des usages et des rythmes de vie. Les formes urbaines sont plus compactes que celles d’un lotissement traditionnel, ce qui permet d’économiser le foncier, de recréer une ambiance « villageoise » et de valoriser de nombreuses percées visuelles vers la vallée.
Le chauffage collectif assure la production de chaleur des logements et des bâtiments d’activités et valorise la filière locale en participant à l’entretien des lisières forestières. Ce projet est l’une des illustrations de la synergie CAUE / PNR du Vercors notamment pour le développement du bois énergie et des réseaux de chaleur.
Source : www.caue-isere.org
Entre moyenne et haute montagne, au pied du massif du Dévoluy et son célèbre sommet : l’Obiou (2789 m), la haute vallée du Drac est caractérisée par des paysages influencés par le climat semi-méditerranéen. Les paysages, fortement équipés le long du Drac, sont marqués par les aménagements hydroélectriques. Les reliefs sont de type collinéen en rive droite du Drac et sous forme de plateaux dominant la rivière en rive gauche. Cette portion du Drac, au sud du Département, se définit au fil de l’eau, entre lacs artificiels et gorges encaissées.
Les paysages sont étagés entre les alpages, les pentes boisées et les replats ouverts et habités. La vision axiale, où les liaisons transversales sont limitées entre les deux rives, marque l’identité de ce territoire de montagne.
Les deux éoliennes de Pellafol marquent l’entrée en Isère depuis le département des Hautes-Alpes et constituent des repères visuels majeurs dans ce territoire montagneux.
Les communes de l'unité paysagèreAmbel • Beaufin • Châtel-en-Trièves • Cognet • Corps • La Salette-Fallavaux • La Salle-en-Beaumont • Les Côtes-de-Corps • Monestier-d’Ambel • Nantes-en-Ratier • Pellafol • Ponsonnas • Prunières • Quet-en-Beaumont • Saint-Jean-d’Hérans • Saint-Laurent-en-Beaumont • Saint-Michel-en-Beaumont • Saint-Pierre-de-Méaroz • Sainte-Luce • Sousville
La commune de Saint-Michel-en-Beaumont a connu des évolutions agricoles et paysagères notamment en raison du développement des boisements.
Entre 1960 et aujourd’hui, le tissu urbain villageois a peu évolué. L’urbanisation s’est maintenue au centre-bourg de St-Michel-en-Beaumont et dans le hameau de Villelonge.
1960 : De nombreux espaces cultivés, pâturés et de fauche sont présents dans ce territoire montagnard. Ces parcelles de petite taille forment des paysages diversifiés, ouverts et entretenus autour du village et de son hameau.
2020 : Les couverts agricoles ont peu évolué mais les parcelles se sont agrandies suite aux remembrements. Des exploitations agricoles de taille importante se sont installées à proximité du noyau villageois de Saint-Michel-en-Beaumont.
>> Homogénéisation des paysages agraires
1960 : La végétation, structurée sous forme de boisements dans les pentes, de haies bocagères et de ripisylves, se tient à distance du village et du hameau de Villelonge.
2020 : Les boisements se développent dans les pentes, au creux des reliefs (combe) et au cœur des espaces agricoles, ce qui participe à la fermeture des paysages autour des espaces construits.
>> Fermeture des paysages et perte de lisibilité des silhouettes villageoises
Les communes de Châtel-en-Trièves (rive gauche du Drac) et de La Salle-en-Beaumont, notamment le hameau de Champlong (rive droite du Drac), ont connu des évolutions urbaines et un développement des boisements.
Entre 1960 et aujourd’hui, l’installation du barrage de St-Pierre-Cognet a formé une étendue d’eau favorisant notamment le développement des activités touristiques de loisirs. Avec la montée des eaux liée à cette nouvelle infrastructure, le lit du Drac a ainsi évolué.
1960: Aucune construction n’est présente, sur cette portion du Drac, en rive droite et en rive gauche.
2020 : Apparition de maisons individuelles sous forme de lotissement surplombant le Drac (rive droite) et création du camping ‘Le Champlong’.
>> Urbanisation des berges du Drac, mitage du paysage
1960: La végétation est structurée en boisements linéaires sur les berges du Drac, sous forme de forêts alluviales.
2020 : Les boisements se développent sur les berges et sur les replats du relief notamment au cœur des espaces anthropisés.
>> Fermeture des paysages et dissimulation du Drac par la végétation
Le schéma propose la formulation d’objectifs de qualité paysagère, à vocation pédagogique, qui sont associés à des fiches pratiques PAYSAGE.
Celles-ci illustrent des principes d’aménagements possibles.
Corps et Pellafol
Le barrage du Sautet, comme retenue d’eau formant le Lac du Sautet, a été aménagé pour créer un belvédère, deux via ferrata et une tyrolienne, mettant ainsi en valeur le patrimoine hydroélectrique du territoire. Ces équipements touristiques offrent également des points de vue vertigineux sur les gorges du Drac et les paysages environnants.
Avec ses deux niveaux, le belvédère domine la structure imposante du premier grand barrage de la vallée, construit dans les années 30.
Il comprend un espace de détente et de pique-nique ainsi que de nombreux panneaux d’information sur l’hydroélectricité et les paysages de la vallée du Drac.
Les via ferrata ont été installées sur la structure béton du barrage et au cœur des gorges, sur les parois rocheuses.
Source : www.edf.fr et www.isere-tourisme.com
Pellafol
Le sentier RTM de Pellafol (Service de l’ONF ‘Restauration des Terrains en Montagne’) offre trois circuits de longueur variée :
Ils invitent à la découverte des « ruines géologiques » du Vieux Pellafol et de leurs demoiselles coiffées (moraine glaciaire sous forme de piliers), de la vallée de la Souloise et des sources vauclusiennes des Gillardes, du vieux canal d’irrigation désaffecté qui perce les falaises du Dévoluy, mais aussi de l’immense domaine forestier aux multiples richesses naturelles.
Ces itinéraires géologiques valorisent les phénomènes érosifs qui creusent les reliefs et qui participent à l’évolution des paysages de la haute vallée du Drac.
Source : www.mairie-pellafol.com et www.isere-tourisme.com
Corps
Dans le cadre de la réfection des réseaux de voirie, la commune de Corps a engagé un projet de requalification de ses espaces publics afin de valoriser son tissu urbain et son patrimoine bâti. Démarré en 2015 sur certaines rues et placettes, ce projet à l’échelle du village comprend plusieurs tranches de travaux et devrait se poursuivre ces prochaines années.
Les espaces publics ont été requalifiés par un traitement du sol en pierres et en bétons qualitatifs dont les granulats proviennent de carrières voisines. Des incrustations en acier, déclinant le blason de la commune (ours, etc.) et des aigles (comme symbole napoléonien) forment des éléments de repère et invitent à la découverte du village. Le mobilier urbain a été remplacé et de nouveaux espaces plantés ont pris place au cœur des espaces piétons.