Atlas des paysages
Département de l'isère

les unités paysagères

Barraux • Chapareillan • Crêts en Belledonne • Crolles • Goncelin • Hurtières • La Buissière • La Flachère • La Pierre • La Terrasse • Le Champ-près-Froges • Le Cheylas • Le Moutaret • Le Touvet • Les Adrets • Lumbin • Pontcharra • Saint-Vincent-de-Mercuze • Sainte-Marie-d’Alloix • Saint-Maximin • Tencin • Theys
Bernin • Biviers • Bresson • Brié-et-Angonnes • Champagnier • Claix • Corenc • Crolles • Domène • Échirolles • Eybens • Fontaine • Fontanil-Cornillon • Froges • Gières • Grenoble • Herbeys • Jarrie • La Combe-de-Lancey • La Tronche • Le Champ-près-Froges • Le Pont-de-Claix • Le Versoud • Meylan • Montbonnot-Saint-Martin • Murianette • Noyaret • Poisat • Revel • Saint-Égrève • Saint-Ismier • Saint-Jean-le-Vieux • Saint-Martin-d’Hères • Saint-Martin-le-Vinoux • Saint-Nazaire-les-Eymes • Sassenage • Seyssinet-Pariset • Seyssins • Varces-Allières-et-Risset • Venon • Veurey-Voroize • Villard-Bonnot • Voreppe
Beaulieu • Beauvoir-en-Royans • Chatte • Cognin-les-Gorges • Izeron • L’Albenc • La Rivière • La Sône • Moirans • Poliénas • Rovon • Saint-Bonnet-de-Chavagne • Saint-Gervais • Saint-Hilaire-du-Rosier • Saint-Just-de-Claix • Saint-Lattier • Saint-Marcellin • Saint-Pierre-de-Chérennes • Saint-Quentin-sur-Isère • Saint-Romans • Saint-Sauveur • Saint-Vérand • Têche • Tullins • Vinay • Voreppe • Vourey

1. La vallée du Grésivaudan

Le Grésivaudan est la section de la vallée de l’Isère délimitée par la cluse de Chambéry et le Mont-Granier au nord et l’agglomération grenobloise au sud.

Il s’agit d’une vallée à fond plat, très fertile, bordée par deux massifs montagneux, qui offre au regard un cadre monumental formant un cortège de paysages étagés entre Belledonne et la Chartreuse :

  • Un corridor de végétaux et d’équipements autour de l’Isère, une rivière emblématique et torrentielle, aujourdhui peu visible/perceptible à cause des peupleraies
  • Les paysages ouverts de la plaine cultivée, équipée et construite
  • Les piémonts résidentiels et patrimoniaux, en vis-à-vis

Appelée la « vallée aux Cent Châteaux », la vallée offre des paysages agricoles et urbains patrimoniaux mis en scène par ces monuments installés sur les piémonts. Les secteurs de piémont subissent une importante pression urbaine qui s’accélère depuis 20 ans.

Les paysages ont été façonnés par l’industrie hydroélectrique et l’exploitation minière, sur la rive gauche, et par l’empreinte laissée, entre autres, par les ordres monastiques dans l’architecture, l’agriculture et la gestion hydraulique, sur la rive doite.

Ces paysages bien identifiés de part et d’autre de l’Isère se font face et sont caractérisés par les phénomènes de covisibilités.

Les communes de l'unité paysagèreBarraux • Chapareillan • Crêts en Belledonne • Crolles • Goncelin • Hurtières • La Buissière • La Flachère • La Pierre • La Terrasse • Le Champ-près-Froges • Le Cheylas • Le Moutaret • Le Touvet • Les Adrets • Lumbin • Pontcharra • Saint-Vincent-de-Mercuze • Sainte-Marie-d’Alloix • Saint-Maximin • Tencin • Theys

Développement de l’urbanisation diffuse, densification urbaine des centres et fermeture des paysages

Le village de la Terrasse est une bourgade installée sur la première terrasse de la vallée de l’Isère, côté Chartreuse. C’est une des communes formant le chapelet bâti du Grésivaudan de la rive droite de l’Isère. Les paysages actuels sont largement façonnés par l’urbanisation récente massive, l’enfrichement des versants et par le développement de l’arboriculture et de la populiculture dans la plaine qui participent à fermer les paysages. Ces tendances opèrent depuis les années 1970 mais s’accélèrent depuis les années 1990. La bourgade entourée de vignes au XIXe siècle, dans laquelle les habitants étaient à la fois paysans sur la commune et ouvriers sur la rive d’en face, se trouve aujourd’hui intégrée à l’urbanisation diffuse de Crolles / Lumbin et Le Touvet, desservie par l’autoroute.

 

Développement et évolution du modèle de l’urbanisation, création de l’autoroute et de la base de loisirs

1960 : Urbanisation composée d’un village-rue et des hameaux denses sur les replats, en hauteur par rapport à la vallée de l’Isère qui était marécageuse et insalubre, le long de la voie royale, l’actuelle D1090.

2020 : Construction de l’autoroute et de la base de loisirs autour du lac, en 1968. Développement de maisons individuelles le long de la route et sur le bas de versant, créant une continuité bâtie sur la 1ère terrasse de la vallée. Et construction de bâtiments industriels et commerciaux, dans la plaine, à l’extérieur des hameaux.

>> Perte de lisibilité de la structure urbaine, effet de « périurbanisation » avec l’apparition de constructions et de nombreuses haies, souvent horticoles, en contraste avec le contexte local.

 

Évolution du modèle agricole

1960 : Un versant couvert de petites parcelles formant un « patchwork » de prairies autour des villages et hameaux et des petites parcelles de cultures dans la plaine.

2020 : Un développement des boisements sur le versant, une nouvelle tendance à la plantation de vigne autour du hameau les Celliers, un maintien des cultures et prairies et un développement des vergers et des peupleraies dans la plaine.

>> Coupures d’urbanisation assurées par le maintien des parcelles cultivées. Vues lointaines préservées mais menacées par le développement des boisements

La Terrasse : les paysages du Grésivaudan perçus depuis la route départementale D1090

PROPOSITIONS D’OBJECTIFS DE QUALITÉ PAYSAGÈRE

Le schéma propose la formulation d’objectifs de qualité paysagère, à vocation pédagogique, qui sont associés à des fiches pratiques PAYSAGE.

Celles-ci illustrent des principes d’aménagements possibles.

Fiche 1

Relief & Eau

Fiche 2

Couvert Végétal

Fiche 3

Agriculture

Fiche 4

Urbanisation & Architecture

Fiche 5

Équipements

Fiche 6

Perceptions

Quelques références locales...

@ site CAUE38

La rue JArdinée

Tencin

Révéler le cadre villageois à la fois simple et patrimonial, voilà ce qui a guidé ce projet. La commune a été accompagnée par un paysagiste-concepteur pour dessiner dans l’esprit des lieux de nouveaux aménagements. À l’écoute des riverains, la maîtrise d’ouvrage a proposé une requalification et un partage de l’espace public pour que les rues du village et la place de l’église résonnent encore avec l’esprit des peintures de l’ancien curé : l’abbé Calès.

 

PROGRAMME
  • Mettre en valeur le patrimoine bâti et paysager par la requalification de la vieille rue, la rue de l’église, la rue du Cèdre et la place de l’église
  • Matérialiser un espace partagé piéton-voiture
  • Limiter l’imperméabilisation des sols notamment en pied de murs.
  • Maîtrise d’ouvrage : Mairie de Tencin
  • Equipe : L’atelier des Cairns, Epure architecture et patrimoine, MMO
  • Partenaires : CAUE38 et UDAP 38
  • Livraison : 2018
  • Coût travaux: 495 000 € HT

https://caue-isere.org/les-operations/tencin-la-rue-jardinee

@ site aurg

Co-construire les Périmètres de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains (PAEN) dans le Grésivaudan

22 communes du Grésivaudan

Les PAEN sont les périmètres de protection et de mise en valeur des espaces agricoles et naturels périurbains. Ils permettent d’assurer le maintien des coupures d’urbanisation en garantissant une activité et en donnant une valeur aux espaces non construits mais sous pression.
L’agence d’urbanisme de la région grenobloise (AURG) a animé une série d’ateliers de co-construction pour préfigurer les pistes d’action des PAEN entre mars et mai 2022. Ces ateliers de co-construction ont pour objectif de consolider et enrichir collectivement les pistes d’action et les cartographies spatialisant les enjeux, suite au diagnostic mené conjointement par le Département et la Chambre d’agriculture.

Cette démarche en cours permettra de préciser les d’intervention et un programme d’actions.

Actuellement, il y a 10 PAEN approuvés en Isère : communes de Sassenage et du Touvet (premier PAEN Isérois en 2019) ainsi que sur 8 communes de la CAPI (Communauté d’Agglomération Porte de l’Isère), ce qui représente 4 780 ha couverts par les différents périmètres. D’autres communes de l’Isère ont délibéré pour lancer une réflexion sur l’outil, d’autres PAEN aboutiront à l’avenir.

@ site pontcharra

Requalification du quartier Bayard

Pontcharra

En souhaitant se transformer, réhabiliter, développer, rénover, la commune a obtenu des dispositifs étatiques pour l’accompagner, tant sur l’ingénierie que sur le financement. Elle s’inscrit ainsi dans une dynamique de revitalisation et d’attractivité au sein du territoire du Grésivaudan.

La ville a obtenu trois dispositifs importants pour sa transformation : ORT [Opération de Revitalisation du Territoire], PVD [Petite Ville de Demain], CRTE [Contrat de Relance et de Transition Écologique]

> En 2022 : la ville valide et adopte les fiches actions et s’engage sur 11 projets prioritaires d’ici 2025. Le quartier Bayard est le premier des projets identifiés.

La requalification de ce quartier comprend la démolition des tours pour laisser place à un écoquartier répondant davantage aux besoins des habitants. Un bureau d’études sera engagé pour réaliser une étude urbaine. Cette dernière couvre des thématiques plus larges que le simple habitat : environnement, sociabilisation, aménagement paysager, etc.

  • Maîtrise d’ouvrage : SDH
  • Équipe : Arcane / GO UP, 5D Ingénierie / Terre Eco / ALP’Etudes
  • Livraison : travaux en cours
  • Coût travaux bâtiment : 2 345 464 € HT

2. La confluence grenobloise

Les paysages de la confluence grenobloise correspondent au pôle urbain de Grenoble, pôle d’attraction de l’Isère ; un carrefour, une porte d’entrée dans les Alpes.

Il s’agit d’une plaine étroite fortement urbanisée et artificialisée, bordée par des massifs montagneux remarquables et majestueux visibles en tout points : Chartreuse, Belledonne et Vercors.

Les paysages ont été et sont encore commandés et façonnés par le passage des deux rivières torrentielles qui circulent dans la plaine, et forment un coude au niveau de leur confluence. L‘Isère serpente en formant des méandres, le Drac crée de grands axes rectilignes bordés par les infrastructures.
La cluse de Voreppe et Grenoble sont menacés très tôt par les inondations et les invasions, ce qui explique la présence de digues, de forts et fortifications.

Les paysages, marqués par la production industrielle, l’enseignement et le tourisme, forment une plaine urbaine composite où l’urbanisation est presque continue. Elle s’étend dans la plaine et sur les coteaux et crée une diversité d’ambiances paysagères : quartiers historiques denses au plan orthogonal, quartiers de grands ensembles, zones d’activités à proximité des grands axes routiers, campus et quartiers résidentiels d’urbanisation diffuse.

L’agglomération grenobloise organisée autour des infrastructures s’interrompt et laisse la place à des paysages verdoyants, plantés, des milieux humides et agricoles et des pentes boisées qui résonnent avec les horizons naturels majestueux des massifs environnants.

Les communes de l'unité paysagèreBernin • Biviers • Bresson • Brié-et-Angonnes • Champagnier • Claix • Corenc • Crolles • Domène • Échirolles • Eybens • Fontaine • Fontanil-Cornillon • Froges • Gières • Grenoble • Herbeys • Jarrie • La Combe-de-Lancey • La Tronche • Le Champ-près-Froges • Le Pont-de-Claix • Le Versoud • Meylan • Montbonnot-Saint-Martin • Murianette • Noyaret • Poisat • Revel • Saint-Égrève • Saint-Ismier • Saint-Jean-le-Vieux • Saint-Martin-d’Hères • Saint-Martin-le-Vinoux • Saint-Nazaire-les-Eymes • Sassenage • Seyssinet-Pariset • Seyssins • Varces-Allières-et-Risset • Venon • Veurey-Voroize • Villard-Bonnot • Voreppe

Étalement urbain de Grenoble sur les coteaux du Mont Saint-Eynard et création d’un pôle industriel

Crolles est la ville située à l’extrémité est de l’aire urbaine de Grenoble, ville à partir de laquelle la nappe urbaine commence.

L’atlas de 2001 indiquait déjà le phénomène d’urbanisation au niveau des coteaux du Mont Saint-Eynard. Ce qui était pressenti il y a 20 ans est avéré aujourd’hui. Les paysages des coteaux et notamment ceux situés autour de Bernin et Crolles ont connu d’importantes transformations depuis la construction de l’autoroute en 1981 (construite pour les JO) et la création de la zone industrielle. Les paysages de campagne viticole sur les contreforts de la Chartreuse sont devenus des paysages urbains, caractérisés par une périurbanisation massive et des effets de banalisation. Les paysages agricoles et naturels de la plaine de l’Isère ont été fortement industrialisés autour de la zone ST et Soitec. La zone industrielle devient parc d’innovation dans le domaine de la nanotechnologie et connaîtra de futures expansions.

 

Création de l’autoroute et de l’échangeur

 1960 : Territoire rural situé à 30 min de route de Grenoble
1981 : Territoire rural qui devient « périurbain », situé à 20 min de route de Grenoble par l’autoroute et création de la zone industrielle de Crolles

> Augmentation de l’attractivité du territoire et amélioration de sa connectivité

Développement de l’urbanisation

1960 : Village-rues et hameaux groupés, organisés le long de la D1090 au milieu des prairies surplombant une plaine cultivée

2020 : Ensemble urbain diffus reliant les villages et hameaux, soudé à l’urbanisation grenobloise et composé de différents quartiers, principalement de type pavillonnaire, sur les hauteurs. La plaine est couverte par une zone industrielle et zone d’activités. Apparition de nouvelles formes urbaines résidentielles et commerciales, peu intégrées au contexte local, le long de la D1090 et dans la plaine.

>> Étalement urbain, mitage et perte du caractère rural (tendance à la « périurbanisation » et banalisation).
à l’échelle de la vallée, le marais de Montfort, ENS du département, constitue une limite paysagère franche, une coupure d’urbanisation de l’aire grenobloise.

Bernin : rare prairie conservée le long de la D1090 assurant le rôle de coupure d’urbanisation.

PROPOSITIONS D’OBJECTIFS DE QUALITÉ PAYSAGÈRE

Le schéma propose la formulation d’objectifs de qualité paysagère, à vocation pédagogique, qui sont associés à des fiches pratiques PAYSAGE.

Celles-ci illustrent des principes d’aménagements possibles.

Fiche 1

Relief & Eau

Fiche 2

Couvert Végétal

Fiche 3

Agriculture

Fiche 4

Urbanisation & Architecture

Fiche 5

Équipements

Fiche 6

Perceptions

Quelques références locales...

@ www..capitale-biodiversite.fr

OAP thématique Paysage & Biodiversité

Grenoble Alpes Métropole

L’Orientation d’Aménagement et de Programmation thématique « Paysage & Biodiversité » (OAP-PB) du PLUi Grenoble Alpes Métropole (38) a pour vocation la prise en compte des spécificités de chaque lieu dans tout projet d’aménagement et de construction. Elle a été mise en place dans le PLU 2019. Elle constitue une réelle avancée dans la prise en compte du paysage dans les documents d’urbanisme.

L’OAP Paysage & Biodiversité met à disposition :

  • Une lecture du paysage décodée sur laquelle s’appuyer pour construire tout projet,
  • Une approche de la biodiversité et de la sensibilité écologique du secteur (ou du territoire) de son projet,
  • Un cadrage, en complémentarité du règlement du PLUi, pour construire son projet dans le respect de son contexte géographique, paysager, culturel et écologique.

L’OAP comprend un atlas des ambiances paysagères (au 5000ème) et 7 carnets de paysages (1 par unité paysagère).

  • Équipe : Atelier Verdance, Sites & Paysages, Atelier Takt, Claire Bonneton et Agnès Guigue, écologue.
  • Budget : 317 100 € HT (prestataires pour l’élaboration de l’OAP thématique

Source : @ grenoblealpesmetropole – GAM nature-en-ville.com et 7 carnets paysage

@ grenoble.fr

L’Ecoquartier Bouchayer-Viallet

Grenoble

Le site de Bouchayer-Viallet, mémoire industrielle majeure de Grenoble, a fait l’objet d’un processus de reconversion jusqu’à être aujourd’hui une des façades « vitrines » de Grenoble, composée de bâtiments de bureaux « high tech » à l’identité avant-gardiste.

S’appuyant sur l’héritage patrimonial bâti et humain de ce quartier longeant le Drac, ce projet concilie bâtiments existants et constructions neuves dans un programme novateur où se côtoient associations sportives, artistiques, bureaux, commerces, logements et espaces verts.

La revitalisation de Bouchayer-Viallet tourne la page industrielle au profit d’un quartier multi-activités durable dont les lignes de force sont la mixité sociale, fonctionnelle et d’activités.

La diversité des équipements permet aux habitants et aux usagers grenoblois de se réaproprier le quartier. Ce nouveau pôle de vie offre également une nouvelle entrée de ville pour Grenoble.

  • Dates de démarrage du chantier et livraison : 2005 – 2017
  • Emprise du projet : 14 ha
  • Source : www..caue-isere.org
@ CAUE 38

Le square du champ de la Rousse

Échirolles

Issu d’un concours d’idée entre 3 équipes de concepteurs, ce projet en rupture avec les approches conventionnelles des jardins publics maîtrisés par un jardinage standard propose d’offrir à la nature un espace d’expression accessible à tous et en toute saison… en ville. Situé rue Normandie-Niémen, le square du Champ de la Rousse se veut un havre de paix, propice à la rêverie et à la rencontre, intégré au réseau de promenades « vertes » ou piétonnes imaginé dans le cadre du projet de ville d’échirolles. Un jardin innovant à plus d’un titre.

  • Dates de démarrage du chantier et livraison : 2006 – 2008
  • Emprise du projet : 5 400 m²
  • Coût global : 840 533 € HT
  • Maître d’ouvrage : Mairie d’échirolles
  • Équipe de maîtrise d’œuvre : Atelier Verdance, Gilles Clément (Paysagistes), Cap Vert Ingénierie (VRD).

3. La basse vallée de l’Isère

La basse vallée de l’Isère correspond au pays de la noix. Le secteur est compris entre la porte des Alpes formée par le Bec de l’échaillon, situé à l’extrémité du massif du Vercors, au nord, et la confluence de l’Isère et de la Bourne au sud, symbolisant la limite départementale avec la Drôme, soit une portion de 40 km.

La vallée dissymétrique est cernée par les contreforts abrupts du Vercors, à l’est et les coteaux du Pays de Saint-Marcellin formant des collines à l’ouest.

La vallée fertile de l’Isère offre des paysages cultivés, découpés en trois « cirques » et rythmés par les innombrables allées de noyers créant un couvert boisé majestueux produisant un effet de « plaine jardinée » qui tend vers une impression d’uniformité et de fermeture des paysages. Les vues lointaines sur le grand paysage sont bloquées par les vergers.

La rivière a joué et joue encore un rôle fondamental dans la construction des paysages de la vallée : formation glaciaire du relief, activité commerciale sur l’eau, nombreux travaux d’endiguement et irrigation des cultures intensives de noyers. La rivière serpente aujourd’hui discrètement et reste difficile d’accès. L’Isère est encaissée et accompagnée par une épaisse ripisylve, n’offrant que très peu de vues sur les constructions patrimoniales et les ouvrages d’art.

L’urbanisation est dissymétrique : trois villes principales implantées sur la rive droite, entre le coteau et la voie ferrée, et une série de petits bourgs patrimoniaux installés aux débouchés des gorges du Vercors et sur les bords de l’Isère, sur la rive gauche. Le territoire connaît une forte pression urbaine et le développement des flux pendulaires façonne très nettement les paysages de la vallée.

Les communes de l'unité paysagèreBeaulieu • Beauvoir-en-Royans • Chatte • Cognin-les-Gorges • Izeron • L’Albenc • La Rivière • La Sône • Moirans • Poliénas • Rovon • Saint-Bonnet-de-Chavagne • Saint-Gervais • Saint-Hilaire-du-Rosier • Saint-Just-de-Claix • Saint-Lattier • Saint-Marcellin • Saint-Pierre-de-Chérennes • Saint-Quentin-sur-Isère • Saint-Romans • Saint-Sauveur • Saint-Vérand • Têche • Tullins • Vinay • Voreppe • Vourey

Construction de l’autoroute, développement de l’urbanisation et des vergers de noix

Vinay est la ville située au cœur de l’une des plus grandes noyeraies au monde, celle de l’AOC Noix de Grenoble, obtenue en 1938. Historiquement adossée aux coteaux du Pays de St Marcellin et à proximité du Tréry, la ville s’étend aujourd’hui largement, vers la sortie n° 10 de l’autoroute A49, construite à la fin des années 1990. Vinay est aussi une ville porte pour le parc naturel régional du Vercors et constitue un pôle d’attractivité proche de Grenoble, relié par le train, l’autoroute et la vélo-route Belle Via.

 

Création de l’autoroute et de l’échangeur

1960 : Territoire rural situé à 1 h de route de Grenoble

1988 : Territoire rural qui devient « périurbain », situé à 30 min de route de Grenoble par l’autoroute

>> Augmentation de l’attractivité du territoire et amélioration de sa connectivité

 
Développement de l’urbanisation

1960 : Villages et hameaux groupés, organisés le long de la route départementale 1092, séparés par de grands secteurs cultivés

2020 : Ensemble urbain diffus, presque continu entre les hameaux et villages historiques et l’échangeur autoroutier n°10. Apparition de nouvelles formes urbaines résidentielles et commerciales, peu intégrées au contexte local, le long des routes et dans la plaine.

> Étalement urbain, mitage et perte du caractère rural (tendance à la « périurbanisation »

 

Développement considérable des vergers de noix et agrandissement des parcelles cultivées

1960 : Plaine cultivée organisée en mosaïque de petites parcelles : vergers, prairies, cultures et boisements

2020 : Grandes parcelles de vergers de noyers qui entourent la ville et couvrent l’ensemble de la plaine

>> Fermeture des paysages et des points de vues lointains, augmentation du caractère productif et monotone des paysages agricoles de la vallée fertile, problématique de la gestion des irrigations

PROPOSITIONS D’OBJECTIFS DE QUALITÉ PAYSAGÈRE

Le schéma propose la formulation d’objectifs de qualité paysagère, à vocation pédagogique, qui sont associés à des fiches pratiques PAYSAGE.

Celles-ci illustrent des principes d’aménagements possibles.

Fiche 1

Relief & Eau

Fiche 2

Couvert Végétal

Fiche 3

Agriculture

Fiche 4

Urbanisation & Architecture

Fiche 5

Équipements

Fiche 6

Perceptions

Quelques références locales...

@ site le grand sechoir.fr et le mémo de l’Isère

Le grand séchoir – de la ferme au musée

Vinay

Projet exemplaire de réhabilitation d’une ancienne ferme familiale en musée, projet hybride tissant des liens étroits entre le bâtiment et le parc et avec le territoire de la vallée.

Le séchoir à noix constitue le cœur du bâtiment rénové. La préservation de son authenticité est pour les architectes une façon d’insuffler l’âme d’une époque et de ses habitants. La nouvelle fonction du lieu impose cependant des apports nouveaux, traités de façon contemporaines. Ainsi une grande enveloppe de verre accueille le visiteur dans une harmonieuse continuité avec le parc.
Situé face aux majestueux contreforts du Vercors, le Grand Séchoir est au cœur d’un parc paysager où il fait bon flâner parmi les noyers du monde entier ou à l’ombre des variétés anciennes.

Le musée retrace avec poésie, humour et rigueur l’histoire du pays de la noix de Grenoble et des hommes qui ont fait la renommée de ce fruit mondialement connu. Prolongez la visite du musée avec l’application mobile « Le Grand Séchoir hors les murs » et parcourez les paysages façonnés par la culture de la Noix de Grenoble.

  • Équipe : Bruno Marielle et Miléna Stafanova de l’Agence Design et Architecture, Jean-Claude Dubois Agence des Paysages et Karen Guibert architecture d’intérieur-scénographe
  • Source : site le grand séchoir et le mémo de l’Isère
@ site CAUE38

Espaces publics du centre bourg

Cognin-les-Gorges

A l’occasion de travaux de réfection des réseaux humides et d’enfouissement des réseaux secs, la commune de Cognin-les -Gorges a saisi l’opportunité de requalifier l’espace public de son centre village. Avec la vieille église du XIIème, les Gorges du Nan (sites inscrit) et le séchoir du XVIIème (site classé) à proximité, le projet se devait d’être en accord avec la valeur patrimoniale du village.

  • Maîtrise d’ouvrage : Commune de Cognin-les-Gorges
  • Équipe : CAMBIUM Paysage (Maryline Guende, paysagiste mandataire), ECE (VRD)
  • Pré-diagnostic et accompagnement CAUE : 2014 / 2016
  • Livraison : 2017
  • Coût travaux (aménagement, éclairage) : 454 000 € HT

https://caue-isere.org/les-operations/cognin-les-gorges-espaces-publics-du-centre-bourg

@ site CAUE38

Le centre-Village

La Rivière

En 1998, la fermeture du dernier commerce provoque un sursaut au sein de la commune de la Rivière. Avec la nécessité d’inventer un projet pour dynamiser le village, elle saisit l’opportunité d’un terrain en centre bourg et d’une licence IV disponible. Petite commune du PNR du Vercors à 30 km de Grenoble, elle entend créer une offre de service et de commerce et limiter le phénomène pavillonnaire et l’effet dortoir. De plus, le Parc Naturel Régional du Vercors souhaitait engager une opération expérimentale sur le thème de la centralité villageoise. Après un diagnostic du CAUE de l’Isère, une équipe pluridisciplinaire est désignée et établit dès 2003 un plan d’aménagement et de composition.

  • Maîtrise d’ouvrage : Commune de La Rivière
  • Équipe : étude urbaine > Atelier F4 (Architectes, Urbanistes), Atelier Verdance (Paysagiste), Ancrages (Programmation), Prospectives (Développement). Maîtrise d’œuvre > Yves Perret, (Architecte dplg), Atelier Verdance (Paysagistes).
  • Étude : 2002 / 2005
  • Livraison : 2010
  • Coût travaux : 2 780 000 € HT