Atlas des paysages
Département de l'isère

Ensemble paysager

5.07

Les Collines du Voironnais

Les communes de l'ensemble paysager par unité paysagère

Apprieu • Belmont • Bilieu • Biol • Bizonnes • Blandin • Burcin • Châbons • Charancieu • Charavines • Chassignieu • Chélieu • Chirens • Colombe • Doissin • Le Grand-Lemps • Le Passage • Les Abrets en Dauphiné • Massieu • Merlas • Miribel-les-Échelles • Montagnieu • Montferrat • Montrevel • Oyeu • Pressins • Saint-Albin-de-Vaulserre • Saint-André-le-Gaz • Saint-Aupre • Saint-Bueil • Saint-Didier-de-Bizonnes • Saint-Didier-de-la-Tour • Saint-Étienne-de-Crossey • Saint-Geoire-en-Valdaine • Saint-Jean-d’Avelanne • Saint-Martin-de-Vaulserre • Saint-Nicolas-de-Macherin • Saint-Ondras • Saint-Sulpice-des-Rivoires • Saint-Victor-de-Cessieu • Sainte-Blandine • Succieu • Torchefelon • Val-de-Virieu • Valencogne • Vélanne • Villages du Lac de Paladru • Voiron • Voissant
Apprieu • Beaucroissant • Charnècles • Coublevie • La Buisse • La Murette • La Sure en Chartreuse • Moirans • Réaumont • Renage • Rives • Saint-Blaise-du-Buis • Saint-Cassien • Saint-Étienne-de-Crossey • Saint-Jean-de-Moirans • Tullins • Voiron • Voreppe • Vourey

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Motifs paysagers structurants

Paysages bucoliques au relief doux, alternant collines boisées et vallées humides et cultivées, issus d’une activité agropastorale encore dynamique et ponctués de villages situés à mi-pente.

Un territoire façonné par l’eau où cette ressource est à l’origine d’un patrimoine industriel conséquent. La présence du lac de Paladru (5e plus grand lac naturel de France) comme lieu de loisirs très fréquenté.

Paysages ruraux sous pression urbaine, notamment sur les franges nord et sud, attractifs et convoités pour leur qualité et pour leur connexion aux métropoles voisines par des équipements majeurs.

Une urbanisation très concentrée sur les balcons de la plaine de l’Isère où se forme un continuum urbain composé de villes et villages, d’extensions résidentielles et de Zones d’Activités Économiques (ZAE).

Voiron comme pôle urbain dynamique, au pied des collines verdoyantes et offrant des points de vue attractifs sur les reliefs de la Chartreuse et du Vercors.

Des hameaux et des villages préservés de la pression urbaine au coeur des vallées de l’Hien, de la Bourbre (portion traversant cet ensemble paysager) et du val d’Ainan.

Des constructions en pisé comprenant des bâtisses en terre crue et en galets, révélant le patrimoine architectural local. De nombreux châteaux et maisons fortes comme éléments de repère dans ces paysages arrondis et vallonnés.

1. à premières vues

Composantes & Structures paysagères

Les collines du Voironnais, territoire à la fois préservé mais aussi convoité, s’étendent entre deux vallées marquées d’une influence urbaine : la vallée de la Bourbre et la vallée de l’Isère.

Les paysages au relief doux, ouverts, verdoyants et ponctués de constructions en terre crue, caractéristique architecturale locale, sont composés en majorité d’espaces agricoles dédiés à l’élevage et à la polyculture. Entre la plaine de l’Isère et le nord du territoire, les boisements de feuillus coiffent les plus hautes collines ou sillonnent le fond des petits vallons en suivant les cours d’eau.

Le Lac de Paladru, élément paysager symbolique et patrimonial des collines du Voironnais, constitue son premier pôle d’attractivité touristique et un des hauts-lieux du Département.

Situé à proximité des métropoles majeures de la région, le territoire est bordé et traversé par les principaux axes de communication isérois : l’A43, l’A48, l’A49 et la ligne ferroviaire reliant Grenoble et Lyon. De nombreuses routes serpentent entre les collines en suivant la topographie douce et vallonnée, reliant les différents villages et hameaux pour en faire un territoire très « connecté ».

Toutes ces qualités en font un territoire attractif, soumis à une pression foncière importante, dont les paysages au caractère rural prennent parfois des allures de paysages périurbains.

« Cette entité, traversée par l’autoroute Lyon-Grenoble, ne compte aucune agglomération d’importance. Son charme est avant tout rural et sa réputation assise sur les deux sites majeurs que sont le lac de Paladru et le château de Virieu ».

 

2. Regard d'acteur

« À travers nos métiers, il est important de montrer que les façades en terre non enduites résistent également très bien dans le temps. Une façade en pisé bien restaurée valorise l’identité de notre patrimoine bâti ! »
Mathilde Béguin

Architecte spécialisée dans la rénovation du patrimoine en pisé Gérante de l’agence d’architecture TERRamata, spécialisée dans la construction en terre crue et co-fondatrice de l’Atelier Alba, un espace de création artistique autour de la matière brute.

« Dans mon quotidien, je travaille sur un territoire assez restreint, le pays Voironnais, pour limiter mes déplacements et parcourir les paysages isérois autant que possible en train et en vélo. Cette alternative à la voiture me permet de profiter des paysages doux et ouverts du Voironnais et d’apprécier les perspectives sur les massifs montagneux de la Chartreuse et du Vercors.

Ma spécialisation en architecture de terre me permet de concentrer mes activités autour d’un matériau unique et brut, qui fait le lien entre le bâtiment et son environnement. Les murs de ces constructions sont en terre crue. Cette matière a été mise en oeuvre selon une technique ancienne qu’on appelle le pisé.

Mes journées sont rythmées par différentes activités dont la maitrise d’oeuvre, les expertises, le conseil. J’accompagne des propriétaires, qui possèdent des bâtiments en pisé, dans leur projet de rénovation ou de réhabilitation. Je les aide à trouver les solutions (techniques, esthétiques, changement d’usages, économiques…) les plus adaptées à leurs besoins et en accord avec leur patrimoine.

Ce matin, comme chaque semaine depuis le démarrage des travaux, je me rends sur un chantier d’extension d’une grange attenante à l’habitation. Je me déplace en train jusqu’à Rives puis en vélo jusqu’à Apprieu. Sur mon chemin, les constructions en terre crue révèlent la nature du sous-sol de cette région. Parfois on aperçoit un champ fraichement labouré, ponctué de mottes de terre retournées avec sur la parcelle un bâtiment agricole en pisé. Cette matière minérale, que l’on trouve sous la couche de terre organique, vient du sol et s’élève en façade ; elle fait le lien entre l’agriculture et les occupations humaines dans ce paysage harmonieux. Arrivée sur place, je rejoins l’entreprise de maçonnerie de Franck Charreton spécialisée dans la rénovation de bâti ancien. La maçonne, formée par le centre de formation ‘Aplomb’ situé à Cras, arrive à son tour sur le chantier en vélo. D’autres corps d’état ont également été convoqués pour faire un point sur l’avancement des travaux.

Ces entreprises de proximité, avec lesquelles j’aime travailler, ont un rôle important dans la valorisation du patrimoine local. Elles possèdent un vrai savoir-faire, qu’elles sont capables de faire évoluer en testant de nouvelles pratiques sur les chantiers et en formant régulièrement de jeunes artisans aux techniques de restauration adaptées à ce patrimoine.

Aujourd’hui, des percements dans les murs en pisé ont été réalisés. La matière enlevée pour créer ces ouvertures étant saine, sera dans un second temps tamisée et réutilisée par les maçons pour créer des enduits intérieurs. Dans certains cas, le mur lui-même devient la source d’approvisionnement principale. Ce cycle des matériaux est donc très vertueux.

Autrefois, les bâtiments en pisé étaient construits avec la terre prélevée du sol, à proximité du chantier. Aujourd’hui, certains artisans travaillent avec Alliance 4, situé à Commelle (Porte-des-Bonnevaux) comme fournisseur local de matériaux biosourcés. Ils ont leur propre carrière et extraient de la terre pour les travaux de gros oeuvre et de finition (dalle en terre, mortier de rebouchage pour restaurer les murs, enduits…). Pour des projets portant sur la création de murs de pisé, les entreprises locales se fournissent en terre crue dans la vallée de l’Isère à Eymeux, chez Akterre.

La communication avec les entreprises et les clients est primordiale pour mener à bien les projets de valorisation de ces bâtiments en pisé. Par exemple, il me tient à cœur d’expliquer que d’enduire un mur en pisé n’est pas forcement nécessaire. Pourtant le contraire reste bien ancré dans les esprits. Mon rôle, en tant qu’architecte, est de déconstruire les aprioris sur le patrimoine en pisé, sur sa fragilité par exemple, et de faire connaitre les règles de base qui vont permettre à une construction de durer dans le temps : un soubassement suffisamment haut et une toiture en bon état. Ainsi, on dit qu’un bâtiment doit avoir ‘de bonnes bottes et un bon chapeau’!

Beaucoup d’entreprises conventionnelles continuent à recouvrir les façades de ciment, pour soi-disant protéger le pisé sous prétexte que cela sera plus pérenne. Un enduit peut être nécessaire pour protéger une façade très exposée ou restaurer des surfaces abimées. Dans tous les cas, ils doivent être perspirants (enduit à la chaux). L’enduit ciment est incompatible avec les constructions anciennes et particulièrement en terre crue.».

3. Composantes paysagères

3.1 - Un relief doux alternant collines et vallées humides

Caractéristiques
RELIEF & HYDROGRAPHIE

  • Un relief arrondi, doux et vallonné 
  • Un réseau hydrographique développé dans les vallées et les vallons avec la présence d’une étendue d’eau majeure : le Lac de Paladru
  • Le Guiers comme délimitation naturelle avec la Savoie
  • Un sol fertile et propice aux constructions en terre crue et en galets

Des collines rythmant la découverte de l’eau

La présence de l’eau a fortement influencé l’installation de l’homme sur le territoire. Les activités industrielles et artisanales se sont implantées le long des cours d’eau pour profiter de l’énergie hydraulique, les habitations sur les versants, à l’écart des fonds de vallées plus humides.

Si les paysages des Collines du Voironnais reflètent une certaine douceur, il le doivent notamment à la topographie peu accidentée, au relief collinaire et ses vallées cultivées. Les vues lointaines sur les barrières rocheuses de la Chartreuse, toujours présentes en toile de fond, la seule présence du minéral dans ce territoire.
Prenant naissance dans les combes et les ravins, les ruisseaux entaillent les versants des collines pour former les vallons boisés, omniprésents dans les paysages des grandes vallées.

Entre 189 et 950m, l’eau marque les paysages par un réseau hydrographique constamment présent, en fond de vallée ou dans les vastes dépressions, entre lacs, rivières, et de nombreuses zones humides (marais, étangs, tourbières).

 

Un réseau hydrographique partagé entre le Guiers, la Bourbre et l’Isère

Le réseau hydrographique des Collines du Voironnais est partagé en trois bassins versants : la Bourbre, le Guiers et l’Isère et structuré en 5 principales rivières :

  • La Morge
  • La Fure (affluent de la Morge)
  • L’Ainan
  • La Bourbre
  • L’Hien

Un relief façonné par les glaciers offrant des sols fertiles et humides

Les collines sont formées intégralement de molasses recouvertes d’alluvions (dépot de débris) dans les points bas et sur les versants.

Ces éléments ont été déposés par les cours d’eau : alluvions fluviatiles, par l’eau de fonte des glaciers : alluvions fluvioglaciaires où par des événements glaciaires : alluvions morainiques. Les sols alluvionnaires sont particulièrement fertiles.

La présence de blocs erratiques1, comme celui de la Pierre de Libre Soleil (à l’est du Lac de Paladru), témoigne des périodes glaciaires de ce territoire.

« Le cirque de Moirans correspond à un surcreusement du glacier de l’Isère en amont du verrou de Saint-Gervais, comblé par des alluvions fluvio-lacustres après le retrait des glaciers » […] « Le relief, assez chahuté, est couvert de moraines, de formations fluvio-glaciaires et d’alluvions fluviatiles récentes dans les vallées ».

1Morceaux de roche ayant été déplacés par les glaciers puis maintenus sur place une fois la glace retirée.

3.2 - Des collines et des vallons boisés

Caractéristiques
VÉGÉTATION

  • Des vallons boisés incisant les versants des vallées humides
  • Des boisements installés sur les sommets des collines et le long des cours d’eau
  • Une majorité de feuillus excepté quelques rares plantations de conifères
  • Des paysages ouverts et peu boisés

Des Boisements dominés par les feuillus

Les boisements de conifères sont très peu présents dans les collines du Voironnais excepté sur les pentes de part et d’autres de la valfroide (vallée traversée par l’A48 près d’Oyeu) et sur les reliefs les plus proches de la Chartreuse.

Ces versants plantés, exposés au nord, sont exploités pour les activités sylvicoles et permettent ainsi de valoriser le patrimoine forestier. Les plantations sont donc peu significatives par rapport aux forêts de feuillus.

La production de bois énergie

Les arbres des collines du Voironnais, aussi bien des feuillus que des résineux, sont de plus en plus valorisés sous la forme de bois-énergie pour le territoire et les importants bassins de consommation à proximité.
Quelques scieries sont présentes sur l’ensemble du territoire.

3.3 - Une agriculture dynamique maintenant l’ouverture des paysages

Caractéristiques
AGRICULTURE

  • Des prairies et des parcelles pâturées comme paysage ouvert révélant les formes du relief
  • Une agriculture dynamique et prédominante dans les caractéristiques paysagères du territoire
  • Des cultures variées sur des parcelles à taille humaine
  • Une délimitation des parcelles agricoles peu marquée par la présence de haies mais plutôt par des clôtures bois

Des paysages agraires et pâturés

Les Collines du Voironnais se caractérisent par des sols issus de matériaux calcaires, caillouteux et peu épais. En raison des particularités des sols, les prairies recouvrent 66% de la surface agricole du territoire en 2019.

Au Nord-Ouest, on retrouve des fluviosols (sol composé d’alluvions) autour de la rivière la Bourbre. Dans cette zone où la terre est plus fertile et irrigable, les paysages de culture céréalière et le maraîchage s’enchevêtrent aux paysages de prairie.

Les Collines du Voironnais sont plus ponctuellement caractérisées par des cultures fourragères, des noyers et autres vergers, du maraîchage ou encore des champs de tournesol.

La végétation est regroupée sous forme de boisements sur le haut des collines mais également en tant qu’arbre isolé au sein des espaces agricoles. Les vallons boisés ponctuent ce paysage où les dynamiques agricoles sont fortes.

Une agriculture diversifiée et à échelle humaine

L’agriculture est un des marqueurs des représentations locales des paysages des collines du Voironnais, où prairies et cultures se partagent l’espace agricole sur des parcelles de taille relativement petite.

La présence des clôtures bois

Dans ces paysages collinaires, souvent qualifiées de « belle campagne » et de « paysages bucoliques », les clôtures formées de piquets en bois marquent le changement d’une parcelle à une autre et rythment les espaces ouverts.

DES PRAIRIES VERDOYANTES, une agriculture dynamique et des cultures dans les fonds de vallées humides

Les rivières de l’Hien, de la Bourbre et de l’Ainan possèdent des canaux d’irrigation pour alimenter en eau l’ensemble des parcelles agricoles situées dans le fond des vallées. Ces canaux, visibles dans les paysages sont présents sous la forme de tranchées souvent accompagnées de végétation.

3.4 - Un Bâti regroupé sur les balcons et dispersé dans les collines

Caractéristiques
BÂTI

  • Voiron, un pôle dynamique et connecté aux agglomérations urbaines voisines
  • Une implantation des villages et des hameaux à mi-pente sur les versants
  • Des villages et des bourgs dispersés sur l’ensemble du territoire
  • Une architecture locale en terre crue et en galets révélant les spécificités du sol
  • Des extensions de villes et des continuums urbains sur les balcons de la plaine de l’Isère
  • Une pression urbaine forte au nord et au sud du territoire, illustrée par l’architecture véhiculaire des résidences et des zones d’activités économiques des XXème et XXIème siècles
  • De nombreux châteaux et bâtiments industriels, éléments symboliques du patrimoine voironnais

Une urbanisation contrastée entre le cœur et les franges du territoire

Les collines du Voironnais présentent des paysages diversifiés, dont les formes urbaines se distinguent entre le cœur du territoire et ses franges nord et sud.
Bien que le territoire connaisse une pression urbaine globale, les paysages du cœur de l’ensemble sont moins urbanisés, tandis que les franges nord et sud présentent des formes urbaines plus denses. Elles forment de grandes continuités, comme autour de Voiron, dont la conurbation s’étend jusqu’à Grenoble.
Des Zones d’Activités Économiques (ZAE) de taille conséquente sont réparties sur tout le territoire, en fond de vallée, particulièrement présentes aux Abrets en Dauphiné et à Moirans.

« L’habitat s’y regroupe en villages et hameaux, auxquels il convient de conserver leur silhouette groupée, surtout sur des sites attractifs où s’exerce la pression foncière, par exemple autour du lac de Paladru ou de Virieu, dans la haute vallée de la Bourbre. Les coteaux sont en effet un des motifs majeurs de ces paysages et tout mitage est ressenti comme une atteinte à leur parure naturelle […] ».

Les constructions en terre crue comme patrimoine local & l’ apparition de nouvelles résidences et de zones d’activités économiques

L’architecture en Nord-Isère, notamment dans les collines du Voironnais, est caractérisée par la présence de constructions en terre crue. La nature du sol, argileuse et limoneuse, riche en sables et graviers est particulièrement propice à ce mode de construction.

«Une bonne paire de bottes et un bon chapeau»

Ce dicton illustre bien les principales conditions à respecter pour qu’une construction soit pérenne et à l’abri des intempéries :

  • un soubassement de pierres ou galets (humidité du sol)
  • un toit à larges débords (pluie)

Des bâtiments Patrimoniaux liés à l’eau et au relief

Le territoire présente un nombre important de châteaux, maisons fortes et tours dissimulés dans les pentes des collines ou marquant les sommets de repères paysagers. La plupart de ces constructions d’origine médiévale sont protégées au titre des Monuments Historiques et font parties du patrimoine paysager local. De nombreux bâtiments rythment les paysages au creux des vallons ou au fond des gorges, à proximité des cours d’eau, indiquant l’époque de gloire de l’artisanat, de la sidérurgie, de la papeterie ou de la scierie.

 

Le pôle urbain de voiron

Implantée au pied de la colline du Replat, Voiron, ville phare de l’ensemble paysager, est identifiée comme ‘Porte’ du Parc naturel régional (PNR) de Chartreuse. Elle possède un centre-ville dynamique et commerçant, marqué par la présence de ses mails / avenues plantés et de l’église Saint-Bruno de style néogothique. Son tissu urbain comprend à la fois des maisons de ville aux caractéristiques architecturales locales et des bâtiments industriels patrimoniaux notamment au bord de la Morge.

3.5 - les équipements, un territoire accessible et traversé

Caractéristiques
ÉQUIPEMENTS

  • Des équipements majeurs traversant le territoire
  • Un développement économique lié aux voies de communication reliant le territoire aux métropoles voisines
  • Des infrastructures linéaires nécessitant des ouvrages d’art conséquents pour s’adapter au relief collinaire
  • Un maillage développé de petites routes, reliant les villages, qui suivent la topographie des collines

Des paysages sillonnés par les infrastructures de transports

Le territoire est traversé par des axes de communication majeurs et structurants à l’échelle du Département et de la région Auvergne-Rhône-Alpes (autoroutes et voies ferrées) et par un réseau secondaire desservant l’intérieur (routes départementales et voies ferrées secondaires). Les voies de transport, orientées principalement sur un axe Nord-sud, permettent de relier la vallée de l’Isère à celle de la Bourbre, soit Grenoble à Lyon.

Des tracés linéaires en hauteur et intégrés dans le paysage

Le relief à caractère collinéen permet la relative intégration des infrastructures routières et ferroviaires dans les paysages des collines du Voironnais.
L’autoroute A48, bordant l’ouest et le sud du territoire, comprend de nombreux ouvrages d’art pour permettre un tracé linéaire au sein du relief arrondi et vallonné. De nombreux franchissements de vallons sont ainsi visibles et marquent les paysages du sud du territoire, même lointains. Au cœur de l’ensemble paysager, cet axe autoroutier présente des tronçons particulièrement bien intégrés lorsque le tracé serpente et s’immisce entre les collines.

des itinéraires doux comme facteurs d’attractivité

La qualité du réseau de sentiers et de pistes cyclables traversant le relief collinéen du voironnais est un facteur d’attractivité pour le territoire. Ce réseau d’itinéraire doux situé aux portes de l’agglomération grenobloise confère au territoire une attractivité touristique et résidentielle.

 

S’équiper pour exploiter le sol

Les carrières d’extraction de calcaires et gravières sont situées à Chélieu près de Val-de-Virieu et à la Buisse. Cette dernière, en activité depuis 1923 domine la plaine de l’Isère et marque fortement les paysages de la limite de l’ensemble: affleurement artificiel des versants boisés du Plateau du Ratz sur les contreforts de la Chartreuse.

3.6 - PAYSAGES INSTITUTIONNALISÉS, RECONNUS ET PROTÉGÉS

3.7 - REPRÉSENTATIONS SOCIALES PAYSAGÈRES

La lecture des paysages  est issue de la conjugaison des thématiques observées dans les chapitres précédents. Mais les paysages sont aussi constitués par le regard que l’on porte sur eux et des images que l’on s’en fait, nourris par un imaginaire social et culturel. On ne pourrait donc pas comprendre leur construction sans tenir compte des fondements culturels qui ont forgé leurs représentations sociales.

Voici quelques faits historiques et culturels locaux qui ont marqué les esprits, ont participé à la représentation sociale des paysages et influencent notre manière de les percevoir.

Retrouvez les thématiques de ces quelques faits, contribuant également aux représentations sociales paysagères du département de l’Isère dans le « Portrait du département ».

Le Lac de Paladru, site archéologique majeur

Plusieurs sites archéologiques sont présents autour du Lac de Paladru où des vestiges et des objets anciens ont été découverts lors de fouilles. Ces traces du passé ont permis d’identifier la présence d’un village du néolithique installé au bord du lac de Paladru en 2668 av. J.-C puis d’une seconde communauté au début du XIe siècle.

À cette époque, les versants environnants du lac sont boisés. Les populations construisent des habitats fortifiés et transforment le territoire : déboisement, mise en culture des sols, etc.

Le lac de Paladru a toujours été pratiqué et occupé par l’homme Une pirogue, datant du XIVe siècle, a également été découverte dans les fouilles archéologiques.
Les fondations de ces anciennes constructions sont encore présentes sur les rives submergées du lac. Celles-ci peuvent s’apercevoir lors des baisses exceptionnelles du niveau de l’eau.

Les villages néolithiques de Charavines (dir. : A. Bocquet, dessins : André Houot).

Les paysages bucoliques

Le Vallon (Méditations poétiques), Alphonse de Lamartine

C’est lors d’un séjour au château de Pupetières, à Châbons, qu’Alphonse de Lamartine a écrit son célèbre poème « Le Vallon ».

Méditations poétiques, de Lamartine, est un recueil caractéristique du lyrisme romantique, les méditations poétiques regroupent des poèmes célébrant la nature dans ses affinités avec la sensibilité humaine. Le vallon marque une opposition entre la stabilité de la nature avec l’instabilité de l’homme.

 

Les paysages du Dauphiné

Précurseur de la peinture impressionniste, le peintre hollandais Johan Barthold Jongkind qui séjourna à plusieurs reprises en Nord-Isère, immortalisa dans ses peintures les paysages du Dauphiné. Afin de valoriser ses œuvres et faire découvrir les sites patrimoniaux remarquables du territoire, un circuit intitulé « Dans les pas du peintre Jongkind » a été mis en place.

Labours dans la vallée de la Bourbre, Johan Barthold Jongkind @Virieu.fr

L’industrie liée à L’eau

Les aciéries et les taillanderies

La Fure joue un rôle fondamental aux XVIe et XVIIe siècles dans l’implantation des industries : aciéries et papeteries notamment. Sur le site de Bonpertuis à Apprieu, l’activité métallurgique a débuté très tôt, en 1434. Il s’agit de l’une des plus vieilles entreprises françaises encore en activité. Jusqu’au début du XIXe siècle, le territoire isérois est le seul producteur d’acier, en France. En lien avec les aciéries et le cours d’eau de la Fure, les taillanderies (fabrication d’outils tranchants en acier) se développent avec l’ouverture de la ligne Lyon-Grenoble.

Les familles Blanchet – Kléber et les papeteries

L’industrie papetière est présente à Rives et à Charavines depuis le XVIe siècle grâce aux eaux de la Fure. Créée en 1787, la petite papeterie Blanchet de Rives devient en 1820 la papeterie Blanchet Frères et Kléber. Notables de la région, ces deux familles ont fait construire de nombreux châteaux et belles demeures autour de Rives et s’investissent dans la vie politique de leur commune. Aujourd’hui, seule la papeterie de la Montgolfière à Charavines est toujours en activité : production de ouate de cellulose (isolant issu de papiers recyclés) depuis 2020.

Les forges de Bonpertuis @Monumentum

Un territoire nourricier

L’entreprise Bigallet

L’entreprise Bigallet, créée initialement à Lyon, s’est installée depuis 1885 à Val de Virieu en Isère, à proximité de la voie ferrée et sur les terres d’origine de la famille. La société fabrique et commercialise des sirops et des liqueurs. Grâce à la voie de chemin de fer, les matières premières comme le sucre des Antilles, les citrons de Sicile, etc. pouvaient être facilement acheminées jusqu’à l’usine.

Les caves de la Chartreuse à Voiron

La Chartreuse est une liqueur fabriquée initialement aux Monastère de la Grande Chartreuse. Seulement quelques moines détiennent la recette, élaborée à partir de 130 plantes présentes dans le massif. La liqueur de chartreuse est produite depuis 2017 à la distillerie d’Aiguenoire (Entre-Deux-Guiers), les caves de la Chartreuse et les visites touristiques se font toujours à Voiron, dans l’ancien site de production.

 

La production laitière

Ce territoire est marqué par l’image de l’élevage en plein air mais également en tant qu’important bassin laitier. La production laitière est associée aux représentations sociales des belles prairies, où pâturent les troupeaux de vaches sur les collines aux doux versants.

Comme l’entreprise Bigallet, de nombreuses activités économiques se sont implantées historiquement dans ce territoire en raison de sa proximité aux grandes agglomérations et ses axes de communication développés.

Personnages cÉlÈbres

4. UNITés paysagères

Apprieu • Belmont • Bilieu • Biol • Bizonnes • Blandin • Burcin • Châbons • Charancieu • Charavines • Chassignieu • Chélieu • Chirens • Colombe • Doissin • Le Grand-Lemps • Le Passage • Les Abrets en Dauphiné • Massieu • Merlas • Miribel-les-Échelles • Montagnieu • Montferrat • Montrevel • Oyeu • Pressins • Saint-Albin-de-Vaulserre • Saint-André-le-Gaz • Saint-Aupre • Saint-Bueil • Saint-Didier-de-Bizonnes • Saint-Didier-de-la-Tour • Saint-Étienne-de-Crossey • Saint-Geoire-en-Valdaine • Saint-Jean-d’Avelanne • Saint-Martin-de-Vaulserre • Saint-Nicolas-de-Macherin • Saint-Ondras • Saint-Sulpice-des-Rivoires • Saint-Victor-de-Cessieu • Sainte-Blandine • Succieu • Torchefelon • Val-de-Virieu • Valencogne • Vélanne • Villages du Lac de Paladru • Voiron • Voissant
Apprieu • Beaucroissant • Charnècles • Coublevie • La Buisse • La Murette • La Sure en Chartreuse • Moirans • Réaumont • Renage • Rives • Saint-Blaise-du-Buis • Saint-Cassien • Saint-Étienne-de-Crossey • Saint-Jean-de-Moirans • Tullins • Voiron • Voreppe • Vourey
Unités paysagères – 5.07