L’ensemble paysager du bassin du Guiers en Isère est un territoire d’interfaces à différentes échelles :
Bien que discontinu en Isère, l’ensemble paysager forme une entité fortement marquée par le passage des cours d’eau à caractère torrentiel : le Guiers Vif, le Guiers Mort et la Morge. Au sein de l’ensemble paysager, les gorges de Crossey et de Chailles marquent des seuils paysagers remarquables entre les différentes plaines.
Rotule au niveau départemental et régional, la partie nord de l’ensemble, connectée car située à proximité de l’autoroute Chambéry / Lyon, présente des paysages ruraux à tendance périurbaine.

« Élu maire depuis 2014, j’ai tout de suite adhéré au SIAGA d’abord en tant que délégué (..) puis en président lorsque mes collègues m’ont accordé leurs confiances. Le périmètre du SIAGA chevauche partiellement quatre intercommunalités. Le syndicat exerce sa compétence du grand cycle de l’eau sur le Guiers et ses affluents mais aussi sur la Bièvre en Isère et le Truison en Savoie. La GEMAPI (gestion des milieux aquatiques et la prévention des inondations) avec l’entretien des cours d’eau (ripisylves et espèces invasives) et la ressource en eau sont nos principaux axes de travail. Pour ce faire nous avons doublé nos effectifs ces trois dernières années.
Je préside également le comité de rivière qui porte un contrat de bassin dont le budget s’élève à 29.5 M€. Établi sur trois ans avec le concours des communes et du SIEGA il se compose de 81 actions. Nous sommes en relation permanente avec les partenaires de terrain (APPMA, Réciprocité Guiers, PNR Chartreuse), les institutions (DREAL, DDT, OFB … ) et les associations environnementales.
L’entretien des cours d’eau est assuré par deux techniciens de rivière qui suivent l’état des berges et des lits afin de maintenir un bon fonctionnement: enlèvement des embâcles lorsque l’entretien n’est pas réalisé par les propriétaires riverains, limitation de la prolifération des espèces envahissantes. Nous expérimentons l’écho-pâturage avec une race caprine spécifique et repeuplons la ripisylve avec des essences endogènes issues de notre propre pépinière de peupliers noirs.
« Recréer le cycle initial modifié par les activités humaines au cours des siècles passés.»
La gestion des milieux aquatiques (GEMA)
Pour rendre l’eau moins vite à la mer nous réhabilitons des zones humides, créons des mares, protégeons les rivières en les reméandrant pour faire progresser la biodiversité locale, mais aussi mettre en réserve, l’eau, pour la rendre naturellement aux milieux en temps d’étiage et recharger les nappes phréatiques. En un mot tendre à recréer le cycle initial modifié par les activités humaines au cours des siècles passés.
Je me souviens, étant gamin, dans les marais de Reculfort à Pont de Beauvoisin où il était interdit de se promener, des animaux ont perdu la vie en s’échouant dans la tourbe. Les oiseaux migrateurs, les courlis entre autres, avec leur chant caractéristique venaient s’y reproduire chaque été.
Régulièrement les associations de pêche alertent sur les niveaux d’étiage qui ne sont plus en capacité de dilution des rejets des stations d’épuration qui jalonnent le Guiers, provoquant inévitablement soit de la mortalité, soit la fuite de la faune piscicole vers le fleuve Rhône, sans compter les problèmes liés au réchauffement climatique qui vient accentuer ces phénomènes en augmentant de façon significative le degré de thermie des cours d’eau, nuisible à la plupart des espèces.
La protection des inondations (Pl) et la ressource en eau
Nous avons entrepris des études afin de répertorier les systèmes d’endiguement. Nous avons aussi pour objectif de réaliser des études pour mieux appréhender les réserves en eau et mesurer sur le terrain les volumes, les débits et la thermie.
Je suis également très sensible aux micropolluants décelés à la sortie des stations d’épuration et ceux issus des activités agricoles. C’est ainsi que nos rivières jusque dans les plus petits cours d’eau la faune piscicole dans son ensemble s’appauvrit jusqu’à disparaître. Dans les ruisseaux de ma commune il n’était pas rare, jusque dans la dernière décennie, de trouver des truitelles. Le Guiers, pourtant réputé pour la truite est en déshérence piscicole ce qui désespère les pêcheurs.
« Le Guiers, pourtant réputé pour la truite est en déshérence piscicoles ce qui désespère les pêcheurs.»
A Pressins avec la commune des Abrets-en-Dauphiné, outre les actions du SIAGA, nous lançons un projet d’aménagement du ruisseau de la Corbassière en créant un sentier pédagogique, agrémenté d’une signalétique et d’un arboretum, afin de protéger tout en favorisant l’accès à une magnifique chute d’eau en cascade, en la rendant facilement accessible pour les publics scolaires locaux. Si je possédais une baguette magique je recréerais les zones humides, les marécages et toute la diversité qui y est liée.»
Des paysages de plaines et collines plutôt ouverts et des paysages boisés sur les versants abrupts.
Une dominance de résineux sur les versants aux ambiances sombres et de feuillus dans les plaines aux ambiances très variables selon les saisons.
Des boisements formant des motifs paysagers structurants dans les plaines : linéaires ripisylve et zones humides.
Quelques peupleraies au caractère industriel dans la plaine avale du Guiers
Une forte activité sylvicole profitant des boisements de résineux de l’EP Bassin du Guiers en Isère et de l’EP de la Chartreuse (nombreuses scieries).
La lecture des paysages est issue de la conjugaison des thématiques observées dans les chapitres précédents. Mais les paysages sont aussi constitués par le regard que l’on porte sur eux et des images que l’on s’en fait, nourris par un imaginaire social et culturel. On ne pourrait donc pas comprendre leur construction sans tenir compte des fondements culturels qui ont forgé leurs représentations sociales.
Voici quelques faits historiques et culturels locaux qui ont marqué les esprits, ont participé à la représentation sociale des paysages et influencent notre manière de les percevoir.