Atlas des paysages
Département de l'isère

Ensemble paysager

6.05

Vallée du Haut-Rhône

Les communes de l'ensemble paysager par unité paysagère

Aoste • Bouvesse-Quirieu • Brangues • Corbelin • Creys-Mépieu • Granieu • Le Bouchage • Les AvenièresVeyrins-Thuellin • Montalieu-Vercieu • Morestel • Parmilieu • Porcieu-Amblagnieu • Saint-Victor-de-Morestel • Vertrieu • Vézeronce-Curtin
Chamagnieu • Chozeau • Crémieu • Dizimieu • Hières-sur-Amby • La Balme-les-Grottes • Leyrieu • Saint-Romain-de-Jalionas • Tignieu-Jameyzieu • Vernas • Vertrieu • Villemoirieu

menU ep

Motifs paysagers structurants

Des paysages d’origines glaciaires où la vallée du Haut-Rhône, structurée par le fleuve, présente des diversités de relief et de points de vue entre l’est et l’ouest de l’Isle Crémieu.

Le Rhône comme élément structurant du paysage, malgré une ambiance fluviale quasi inexistante (peu de mises à l’eau dans les cœurs de villages, de ponts l’enjambant, etc.).

Des boisements diversifiés, soulignant les formes du relief et la présence de l’eau, qui alternent entre végétation alluviale, bocage, forêts denses dans les pentes et sur les collines.

Des paysages agraires structurés par les grandes cultures où les parcelles de maïs prédominent en s’installant sur les terrains plats ou peu pentus.

Des villages patrimoniaux en pierre et en pisé présentant des extensions urbaines récentes le long des voies de communication, ponctués de monuments historiques et de châteaux illustrant l’histoire frontalière.

Des équipements industriels majeurs, installés au fil de l’eau, qui marquent les paysages de la vallée : centrale nucléaire, cimenterie, lignes à haute – tension. Le tracé de la ViaRhôna au coeur de l’ensemble paysager, comme attractivité touristique.

De nombreux espaces de nature préservés comme la Réserve Naturelle du Haut-Rhône Français (la plus grande réserve fluviale forestière de France 1707 ha).

1. à premières vues

Composantes & Structures paysagères

L’ensemble paysager s’étend dans le département de l’Ain et dessine, côté Isère, une grande courbe enveloppant le plateau de l’Isle Crémieu, dont le territoire, tout en longueur, est divisé en deux parties :

  • les reliefs plats et arrondis à l’est : des Avenières jusqu’à Vertrieu
  • les plaines et les coteaux du plateau à l’ouest : de Vertrieu jusqu’à Chozeau

Le Rhône forme une colonne vertébrale dans les paysages de la vallée même si celui-ci est difficilement visible. Bordé de part et d’autre par des forêts alluviales et des peupleraies, le fleuve se laisse surtout découvrir depuis les ponts qui le traversent.

Le territoire fait face au département de l’Ain. Les reliefs du Bugey dominent l’est de la vallée du Haut-Rhône tandis qu’à l’ouest les paysages s’ouvrent sur la plaine de l’Ain. La vision axiale autour du Rhône, où les franchissements sont limités entre les deux rives, marque l’identité de la vallée du Haut-Rhône.

Les paysages sont structurés par les boisements et les grandes cultures. Les villages patrimoniaux en pierre et en pisé occupent les pieds des versants et les bords du Rhône en tant qu’anciens ports.

Le développement économique de ce territoire est marqué dans les paysages par la création en 1987 de la base de loisirs de la Vallée Bleue et la présence de sites industriels majeurs le long du Rhône. Ces équipements, comme les cimenteries et les centrales nucléaires, contrastent avec les paysages paisibles et végétalisés de la vallée.

Ce territoire présente une identité marquée par la cohabitation de paysages industriels, agricoles et naturels.

2. Regard d'acteur

« Dauphinois de naissance et dauphinois toujours, j’ai appris à connaître mon territoire avec mes grands-parents. »
Patrick PERRAUDIN

Passeur d’Histoire et Président de l’association ‘Imagine Quirieu’ Co-fondateur de l’association en 2010 pour préserver et faire découvrir la Cité médiévale de Quirieu.

« Dauphinois de naissance et dauphinois toujours, j’ai appris à connaître mon territoire avec mes grands-parents. Maréchal-ferrant et forgeron, agriculteurs, ce sont eux qui m’ont tout appris de la nature. De mon enfance dauphinoise je me souviens des matins levés très tôt pour travailler à la ferme : les vaches à l’étable, l’odeur du foin dans la grange, les moments passés à travers les champs, les vignes, les étangs et lacs.

Et puis, il y a 20 ans, après avoir quitté le monde scientifique, je suis tombé sous le charme du site de Quirieu qui occupe une butte isolée dominant le Rhône et j’ai créé avec quelques passionnés l’association « Imagine Quirieu ». En ce lieu s’élevait un château delphinal et son bourg clos de remparts. Si le château, renforcé et complété par un bastion vers 1547 a totalement disparu, le village s’est maintenu jusqu’au début du XXe siècle. Dans un cadre naturel plein de charme, les ruines évoquent avec force la vie de ce village endormi…

Depuis 1995, l’entretien du site est confié à un chantier d’insertion pour le rendre praticable et sécurisé tout au long de l’année.
Ce matin, j’ai rendez-vous avec l’équipe d’insertion car nous souhaitons créer un nouveau point de vue sur le grand paysage pour faire découvrir aux visiteurs le territoire et l’importance de ce site au Moyen-âge.

Aujourd’hui c’est l’ouverture paysagère sur Morestel que nous allons mettre en oeuvre. Alors qu’une partie de l’équipe forme la trouée dans les boisements pour créer un point de vue dégagé, l’autre partie coupe des robiniers pour réaliser une rambarde sécurisée d’environ 10 m. Mais il faut que je les laisse car j’entends déjà les rires et les cris joyeux des écoliers qui arrivent sur le site. Aujourd’hui il s’agit de 5 classes de sixième qui débutent leur arrivée au collège de Briord par une découverte de leur environnement.

Avec Sandrine, conteuse, l’association a mis au point un concept novateur pour les impliquer et les faire participer: « L’histoire raContée ».

Une lecture de paysage à partir d’un point de vue significatif va inciter chaque élève à se transformer en marchand qui arrive depuis la Bourgogne, le Bugey, la Bresse, la Savoie, voire même de contrées beaucoup plus lointaines avec ses épices rares. Ils se rendent sur la place du marché où ils vont chercher à vendre leurs biens. La Cité revit et résonne de rires joyeux.

Je les abandonne car je vois arriver Clotilde, notre paysagiste passionnée, avec plusieurs Sentinelles (personnes qui valorisent Quirieu dans l’ensemble du Département).
Toutes sont épuisées car elles arrivent du lac du Dauphin avec une dizaine de lianes de grande longueur. Ces bois tortueux seront ensuite installés sur les rambardes en robinier pour habiller ces garde-corps sécurisant les points de vue et créer des pièges à rêves.

L’heure du déjeuner arrive et nous nous installons au théâtre de verdure, ce lieu unique où se déroulent de nombreux événements chaque année (soirées, contes, théâtre, conférences…).

Cet après-midi, je vais rêver un peu et vais m’étendre là. Au pied du Bugey la grande plaine a perdu sa belle couleur blonde des champs de blé, d’orge ou d’avoine. C’est la couleur verte des maïs qui a pris le dessus et beaucoup de haies de séparation ont disparu emportant les gazouillis des oiseaux. Le Rhône, canalisé, voit l’industrie occuper ses berges (centrale nucléaire, barrage, cimenterie) et troubler le calme environnant.

Un dernier regard sur les Alpes et le Mont Blanc et je redescends dans la vallée. Plein d’émotions et de rencontres, la nature a une fois encore guidé mon quotidien pour me donner une soif de vie incommensurable »

3. Composantes paysagères

3.1 - Un territoire bordé par le Rhône et Les reliefs de l’Isle Crémieu

Caractéristiques
RELIEF & HYDROGRAPHIE

  • Une vallée structurée et bordée par le grand fleuve du Rhône
  • Des reliefs arrondis à l’est et des coteaux escarpés et rocheux à l’ouest du plateau de l’Isle Crémieu
  • Un territoire tourné à l’est vers le Mollard de Don et à l’ouest vers la Plaine de l’Ain
  • Un socle d’origine glaciaire qui offre aujourd’hui un paysage lisible et structuré
  • Des motifs paysagers structurant liés à l’eau (industrie et tourisme), à la mise en valeur de la roche (pierre à bâtir, ciment) et des terres limoneuses par l’agriculture

Des paysages rythmés par l’eau et le relief

L’ensemble paysager s’étend, en rive gauche, sur l’ensemble du parcours du Rhône, en limite avec le département de l’Ain et contourne le plateau triangulaire de l’Isle Crémieu.

Le relief est peu élevé et oscille entre 200 et 500m d’altitude. L’accès au coeur du plateau de l’Isle Crémieu est aisé depuis l’est. Côté ouest, seules quelques gorges sinueuses offrent des points d’entrée.

La vallée du Haut-Rhône forme un coude allongé aux orientations différentes :

  • la partie Est de l’ensemble paysager, tournée vers le Mollard de Don (Bugey), présente un relief doux en pente douce comprenant des collines arrondies.
  • la partie Ouest de l’ensemble paysager, tournée vers la Plaine de l’Ain, présente un relief plus marqué et accidenté sur les coteaux du plateau, où les falaises calcaires dominent les bords du fleuve.

«Au titre de l’eau, ce sont les motifs de la plaine du grand fleuve du Rhône et de ses îles au nord-est et au nord-ouest, des marais et des étangs naturels des vallées inondables qui l’enserrent au sud-est et sud-ouest, mais aussi du réseau de lacs souterrains, de cavités, de galeries et de grottes que les eaux d’infiltration ont créées, au premier rang desquelles la très célèbre grotte de la Balme (vestiges datant de – 15 000), une des Sept merveilles du Dauphiné».

 

Le Rhône comme limite naturelle structurant les paysages et Les étangs

Le département de l’Isère est bordé au nord et au nord-ouest par le Rhône en tant que limite naturelle avec les départements voisins.

Le Rhône épouse le plateau triangulaire de l’Isle Crémieu en formant un coude. Son lit a fortement évolué dans le temps créant ainsi des milieux riches en biodiversité comme les lônes (appellation locale désignant les bras du fleuve) et les brotteaux (îlots inondables et en constante évolution formés par les lônes).

Ce cours d’eau naturel est libre sur une grande partie de son parcours dans ce territoire. Il est cependant bordé de digues sur certaines portions et possède quelques barrages comme à Villebois et à Brégnier-Cordon (Ain) ainsi que des surlargeurs favorables à la pratique de loisirs.

Les abords du fleuve, souvent végétalisés, sont peu accessibles. à l’abri des regards au cœur des boisements, le Rhône n’est pas toujours perceptible depuis ses rives et même depuis des points de vue plus lointains.

Une vallée sculptée par l’eau et les anciens glaciers

« La plaine des Avenières est un vaste fond de vallée glaciaire comblé par les alluvions récentes du Rhône et au milieu duquel émerge une moraine de fond : « l’île » des Avenières ».

« L’Île Crémieu est le dernier chaînon Sud du Jura, séparé du Bas Bugey par le Rhône. Bien que peu élevée, l’Isle Crémieu, ou plateau de Crémieu, domine par des falaises de 200 m la plaine de l’Est Lyonnais. Couvert par les glaciers quaternaires, le plateau présente une morphologie glaciaire importante… Les paysages variés qui en résultent comptent de nombreuses zones humides, étangs et tourbières, tant sur le plateau qu’en pied de falaise ».

« Le plateau de l’Isle Crémieu est incliné vers l’Est, où les formations calcaires disparaissent sous la couverture d’alluvions glaciaires et fluvio-glaciaires. Le modelé actuel s’est mis en place lors du retrait des glaciers, les moraines formant les reliefs dominant les nappes d’alluvions fluvio-glaciaires. Les eaux de fonte du même front glaciaire s’écoulant à la fois vers le Nord (Rhône) et vers le Sud (Bourbre) ».

3.2 - Des boisements de feuillus, des forêts alluviales et des peupleraies

Caractéristiques
VÉGÉTATION

  • Des paysages aux boisements denses et concentrés, libérant ainsi de nombreux espaces ouverts offrant de belles perspectives paysagères
  • Des boisements linéaires de feuillus, composés de haies bocagères, d’arbres d’alignement, de peupleraies et de ripisylves structurant les espaces plats et en pentes douces et révélant le tracé du Rhône
  • Des forêts peu exploitées par les activités sylvicoles
  • Des boisements présents dans les pentes et soulignant les formes du relief arrondies des collines et escarpées sur les coteaux du plateau de l’Isle Crémieu
  • Des forêts alluviales et des milieux aquatiques comme patrimoine naturel remarquable : la Réserve Naturelle du Haut Rhône Français

Des boisements structurant les paysages

Les boisements de feuillus occupent essentiellement les coteaux du plateau de l’Isle Crémieu qu’ils partagent avec les falaises calcaires. Les reliefs arrondis et les collines sont occupés également par des forêts, offrant ainsi des espaces ouverts pour les parties les plus planes.

Les espaces plats, en pente douce et les points hauts du plateau sont ponctués de boisements linéaires de taille conséquente, formant ainsi des paysages de bocage.

Les paysages sont équilibrés entre espaces ouverts et boisements, cependant la forêt est constamment sous nos yeux, soulignant les reliefs structurant les paysages.

Les abords du Rhône et ses îles sont végétalisés par les forêts alluviales et les ripisylves, riches en biodiversité, où les différentes strates de végétation vivent au rythme du cours d’eau.

Des peupleraies et des zones humides sont présentes essentiellement dans la partie sud-est de l’ensemble paysager et occupent aujourd’hui les anciens méandres du Rhône, dans la plaine des Avenières.

L’ensemble paysager comprend une scierie à Brangues.

« La plaine du Rhône se présente comme une immense mer de peupleraies. L’accès aux méandres et aux îles du grand fleuve est difficile, et les barrières végétales des peupleraies empêchent à la vue de s’étendre ».

« Les bois, où dominent le chêne, le charme, l’acacia et le châtaignier, couvrent les accidents du relief ».

des boisements comme motifs de verticalité dans les paysages

Le territoire présente des boisements qui cadrent le paysage et orientent les points de vue.

Les longues ripisylves, les haies bocagères, les plantations de peupliers très ordonnées et les arbres d’alignement rythment les paysages aux formes douces et arrondies de la vallée.

Composés uniquement de feuillus, ces boisements accompagnent les différentes composantes paysagères : ils structurent les parcelles agricoles, rendent lisible le tracé du Rhône et marquent les entrées des villes et villages.

Ces boisements forment des motifs de verticalité dans les paysages ouverts. Les cultures de maïs, notamment lorsque les pieds atteignent leur maturité, accentuent ces effets de hauteur.

La réserve naturelle du Haut-Rhône Français

Classé en 2013 et occupant 1 707 hectares le long du Rhône, ce territoire au bord du fleuve est la plus grande réserve naturelle fluviale forestière de France où se succèdent îles, lônes, mortes et marais, témoins de la dynamique fluviale du cours d’eau.

La Réserve Naturelle intègre l’ancien méandre du Saugey comme Espace Naturel Sensible. Ce méandre n’est plus en contact avec le fleuve depuis environ 300 ans, à la suite d’une crue gigantesque. Il s’agit d’un bras mort du Rhône.

 

3.3 - Des paysages agraires de grandes cultures

Caractéristiques
AGRICULTURE

  • Des espaces agricoles présents dans l’ensemble de la vallée du Haut-Rhône
  • Des paysages agraires composés de grandes cultures et de prairies, où la maïsiculture prédomine
  • Des parcelles agricoles ouvertes, aux cultures diversifiées avec la présence de vergers dans la plaine des Avenières
  • Une agriculture dynamique, dont les nombreuses exploitations agricoles en témoignent

Des espaces agricoles ouverts et diversifiés

Les cultures et prairies sont présentes sur l’ensemble du linéaire de l’ensemble paysager. Les parcelles de grandes cultures forment des groupes de parcelles importants, peu mités sur l’ensemble du territoire, à l’exception de l’extrémité Sud Est, où une mosaïque de prairies et de grandes cultures se dessinent dans les paysages.

L’ensemble est majoritairement couvert par des grandes cultures, dans une moindre mesure par des prairies. Les autres cultures présentes sont peu visibles, représentant moins de 5 % du territoire. Étant en limite du Rhône, les terrains sont principalement composés de sols sableux caractéristiques des terres soumises à l’excès d’eau.

Le nombre d’exploitations a diminué d’environ 46 % de 1988 à 2010. La Surface Agricole Utilisée (SAU) a augmenté de 1 % sur cette même période. Ces évolutions reflètent l’agrandissement des parcelles où les paysages agricoles s’étendent à perte de vue.

En 1988, la surface agricole était majoritairement couverte par des grandes cultures, des systèmes en polyculture et polyélevage et des élevages laitiers.

En 2010, les élevages laitiers et la polyculture et polyélevage ont largement diminué, laissant place aux paysages de grandes cultures.

Des grandes cultures et des paysages maïsicoles

Plus de la moitié des terres agricoles de la vallée du Haut-Rhône (60,5% de la SAU) est dédiée aux grandes cultures essentiellement maïs, céréales et oléagineux. Ces cultures diversifiées qui occupent des espaces de grandes superficies, offrent une mosaïque de typologies agricoles dont une place importante est réservée au maïs.

Cette proximité au fleuve et la bonne fertilité agricole des sols engendrent des paysages de champs de maïs qui sont largement dominants : cette culture représente 33 % de la surface agricole de la Vallée du Haut-Rhône en 2020. Viennent ensuite les prairies, les céréales (16 %) et les oléagineux (11 %).

Ces espaces où le maïs est cultivé, forment des paysages monospécifiques mais changeant selon les saisons de l’année. De par la hauteur des cultures, les champs de maïs offrent des paysages ouverts après la récolte, durant l’automne et l’hiver et des paysages qui se ferment progressivement entre le printemps et l’été.

 

Les activités d’élevage et les vergers

Le territoire possède de nombreuses parcelles de prairie réparties sur l’ensemble de la vallée du Haut-Rhône.  La majorité des exploitations se consacrent à l’élevage de bovins pour la production laitière.

La vallée du Haut-Rhône, notamment dans sa partie sud-est, possède de nombreux vergers pour la production de pommes et de poires essentiellement. La commune du Bouchage concentre la quasi-totalité des productions.

« La plaine des Avenières, drainée par un système de canaux et de fossés est occupée par l’agriculture partout où l’espace, trop humide, n’est pas réservé aux peupleraies ».

3.4 - Des villages de caractère et des extensions urbaines récentes

Caractéristiques
BÂTI

  • Des villages groupés de petites tailles, installés sur les berges du Rhône (anciens ports) ou à l’écart du fleuve, sur les premiers reliefs.
  • Un développement urbain marqué où les villes et les villages présentent des extensions urbaines ‘en doigt de gant’ le long des voies de communication
  • Des activités économiques concentrées près du fleuve et à proximité des villes principales du territoire
  • Une architecture vernaculaire et rurale préservée dans les coeurs historiques des villages
  • De nombreux châteaux et maisons fortes, comme patrimoine local qui témoigne des frontières historiques

Des villes et villages en retrait du fleuve et des anciens ports

La vallée du Haut-Rhône possède de nombreux villages et villes groupées de petites tailles, reliées par un maillage de route de campagne.

Ces espaces urbains sont implantés à différents niveaux vis-à-vis du Rhône :

  • sur les collines et au pied des versants boisés avec une vue imprenable sur le grand paysage et à l’abri des caprices du fleuve.
  • au plus proche de l’eau en tant qu’ancien port lorsqu’autrefois les populations entretenaient une relation particulière avec le cours d’eau.

Des maisons fortes et des châteaux, de part et d’autre du Rhône, témoignent du passé frontalier de ce territoire. Les monuments historiques sont concentrés dans la partie ouest du territoire, au pied des coteaux de l’Isle Crémieu.

« Autrefois très prospère, l’Isle Crémieu a un riche patrimoine culturel et notamment de nombreuses maisons fortes ».

Des extensions urbaines le long des voies de communication

Offrant un cadre de vie au bord de l’eau tout en étant à proximité de pôles économiques majeurs comme le Parc Industriel de la Plaine de l’Ain (PIPA) et l’agglomération lyonnaise, la vallée du Haut-Rhône a vu son urbanisation se développer.

Des habitations pavillonnaires se sont greffées non loin des noyaux villageois, le long des axes de communication.

Des zones d’activités économiques (ZAE) se sont implantées en bordure du fleuve et en périphérie des villes comme Crémieu, Montalieu-Vercieu et Morestel.

Ces nouveaux espaces péri-urbains offrent une image composite où les composantes paysagères sont peu lisibles et les silhouettes villageoises moins perceptibles. L’urbanisation progresse sur les espaces agricoles et contribue à la banalisation des paysages.

Dans la plaine des Avenières, le parc d’attractions Walibi Rhônes-Alpes occupe une emprise importante au coeur des paysages agraires et humides.

«  L’urbanisation en doigt de gant a privé la route de ses ouvertures sur les paysages de la plaine ».

Des bâtiments Patrimoniaux et une architecture locale

« Crémieu, site patronymique et emblématique de l’île, elle s’est édifiée, au fond de son cirque et entre ses falaises, avec les pierres auxquelles elle a donné son nom. Elle dispose ses édifices autour d’une très longue halle du XV° : l’ancien château delphinal, le couvent des Visitandines, l’église des Augustins, la tour de l’Horloge, la Tour Carrée dominent les toits rouges et les murs ambrés ».

« C’est surtout l’architecture traditionnelle, avec ses maisons cubiques en pisé recouvertes de tuiles à écailles qui donnent à l’ensemble sa tonalité rurale [Plaine des Avenières] ».

«  Les fameuses maisons fortes, perchées en nid d’aigle ou solidement enracinées entre les prairies et les lisières de la forêt ».

 

3.5 - Des équipements industriels et des liaisons douces au fil de l’eau

Caractéristiques
ÉQUIPEMENTS

  • Un maillage développé de petites routes soulignant les formes du relief et reliant les villages entre eux
  • Des paysages fortement équipés le long du Rhône, et ponctués par les centrales nucléaires, les aménagements hydroélectriques, les carrières et les cimenteries, ainsi que les lignes à haute tension
  • La présence de la ViaRhôna comme facteur d’attractivité et de valorisation des paysages fluviaux
  • Des liaisons transversales peu présentes entre chaque rive notamment en partie ouest de la vallée du Haut-Rhône

Une découverte des paysages par les routes de campagne

La vallée du Haut-Rhône, très fréquentée et à proximité de pôles économiques majeurs, ne dispose pas d’autoroute ni de voie ferrée. Elle comprend peu d’axes structurants et se compose de routes de campagne sinueuses longeant les coteaux de l’Isle Crémieu en partie ouest et traversant des paysages aux formes arrondies en partie est.

Les routes départementales D 65 et D 1075, ceinturant l’Isle Crémieu, sont les axes routiers les plus empruntés de la vallée du Haut-Rhône.

«  Le pays est comparable à un labyrinthe, que ce soit en surface, s’agissant des chemins qui le parcourent et mettent les sites en relation, ou en profondeur, dans les kilomètres de galeries souterraines qui redoublent son mystère ».

 

Des connexions transversales limitées de part et d’autre du Rhône

Étant donné que le Rhône forme une limite naturelle entre les départements de l’Isère et de l’Ain, le territoire se parcoure le plus souvent en restant sur une seule et même rive. Les franchissements sur le Rhône sont peu nombreux créant une rupture physique entre les deux berges.

Quelques ponts remarquables en tant qu’ouvrage d’art, permettent de connecter les deux rives et offrent des vues paysagères sur le fleuve. Les connexions de part et d’autre du Rhône sont largement plus nombreuses en partie est de l’ensemble paysager, qu’en partie ouest.

Des sites industriels ponctuant l’ensemble de la Vallée

L’ensemble paysager possède, à proximité et au sein du fleuve, de nombreux équipements industriels et hydrauliques. Ces éléments prégnants dans les paysages de part et d’autre du Rhône forment des éléments de repère dans la vallée et ponctuent ainsi le parcours de l’eau.

Les deux centrales et sites nucléaires de part et d’autre de l’Isle Crémieu impactent également les paysages aériens par la présence de nombreuses lignes haute tension.  Ces grands équipements directement liés à l’eau du fleuve pour la cimenterie et pour le refroidissement des centrales, viennent transformer ces paysages de campagne pour leur associer un caractère industriel marqué.

«  Si l’on cherche à qualifier ces paysages, on pense en premier lieu à parler de paysages industriels. Entre la centrale nucléaire du Bugey, qui domine le paysage au nord de la plaine, et la zone d’activités de 250 hectares de Chesnes qui occupe un vaste cirque autour de l’A43 au sud, les réseaux de lignes haute tension,…,partagent la plaine en coup de sabre, et les infrastructures se voient partout accompagnées de développements industriels et urbains ».

La viarhôna et des sites touristiques comme facteur d’attractivité

La ViaRhôna, itinéraire cyclable structurant reliant le lac Léman à la mer Méditerranée, parcoure l’ensemble du linéaire de la vallée du Haut-Rhône. Longeant le fleuve sur une majorité de son tracé notamment sur les anciens chemins de halage, cet itinéraire doux offre des vues remarquables sur l’eau. Cet itinéraire reconnu et très fréquenté est un facteur d’attractivité pour le territoire. Il invite également à la découverte des paysages du Rhône et sa biodiversité grâce aux modes doux.

La base de loisirs de la Vallée Bleue présente une multitude d’activités dans un cadre naturel remarquable. Créé il y a plus de 30 ans, ce site récréatif offre des activités aquatiques au plus près du Rhône.

Dans la plaine des Avenières, le parc d’attractions Walibi Rhône-Alpes est un pôle de loisirs majeur pour le territoire.

 

S’équiper pour exploiter le sol

L’Isle Crémieu et ses pourtours, ainsi que le sud de l’Ain constituent un important bassin carrier d’extraction et de taille de pierre calcaire, dont l’origine remonte à l’époque romaine. Depuis près de 40 ans, la carrière Morel à Porcieu – Amblagnieu produit principalement deux matériaux de couleurs : le jaune de Sault-Brénaz et le blanc de Lhuis. Créée à Montalieu-Vercieu, la Maison de la Pierre et du Ciment est un lieu de mémoire sur cette activité liée aux ressources minérales. Source : www.eurovia.fr.

 

3.6 - PAYSAGES INSTITUTIONNALISÉS, RECONNUS ET PROTÉGÉS

3.7 - REPRÉSENTATIONS SOCIALES PAYSAGÈRES

La lecture des paysages  est issue de la conjugaison des thématiques observées dans les chapitres précédents. Mais les paysages sont aussi constitués par le regard que l’on porte sur eux et des images que l’on s’en fait, nourris par un imaginaire social et culturel. On ne pourrait donc pas comprendre leur construction sans tenir compte des fondements culturels qui ont forgé leurs représentations sociales.

Voici quelques faits historiques et culturels locaux qui ont marqué les esprits, ont participé à la représentation sociale des paysages et influencent notre manière de les percevoir.

Retrouvez les thématiques de ces quelques faits, contribuant également aux représentations sociales paysagères du département de l’Isère dans le « Portrait du département ».

Les premières occupations

Le Bourg médiéval de Quirieu

Construit au Moyen âge, entre le XIIe et le XVe siècle, le site de Quirieu est l’une des principales places fortes du Dauphiné en raison de sa situation sur une butte calcaire de 4 ha qui offre un contrôle privilégié sur le territoire, lorsque le Rhône formait une frontière avec le Bugey jusqu’en 1601.

Comprenant initialement un château, une maison forte et un bourg, Quirieu fut peu à peu abandonné à partir du XVIe siècle. Aujourd’hui, les vestiges des bâtiments sont toujours présents dans les paysages de l’Isle Crémieu où la végétation a repris ses droits, créant ainsi une ambiance de cité endormie.

 

Le site archéologique de Larina

Occupé depuis la Préhistoire, le site archéologique de Larina, au sommet des falaises sur le plateau de l’Isle Crémieu, présente les vestiges restaurés d’un vaste domaine rural : bâtiments d’exploitations, habitats, chapelle et nécropoles.
Issu de quinze années de fouilles, ce site fait l’objet aujourd’hui d’un parcours d’interprétation pour connaitre les modes d’habiter d’autrefois.

Site archéologique de Larina. Source : @Didier Jungers. www.isere-tourisme.com

Paysages bucoliques

En 1850, le peintre François-Auguste Ravier s’installe à Crémieu afin d’immortaliser la luminosité exceptionnelle des paysages de la vallée du Haut-Rhône. De nombreux artistes locaux le rejoignent ensuite au sein de l’Isle Crémieu pour peindre ces paysages accueillants et sauvages. Une centaine d’artistes ont ainsi sillonné la région entre le XIXe et le milieu du XXe siècle, laissant en héritage une production picturale riche et diversifiée.

Afin de mettre en valeur ce patrimoine culturel, une route touristique et pédagogique, nommée “Peintres et Paysages, sur les routes de l’Isle Crémieu et du Pays des Couleurs”, a été mise en oeuvre en 2013.

Crémieu, vue des remparts de St Hyppolite, 1860 Source : www.francois-auguste-ravier.com

UN TERRITOIRE FRONTIÈRE

Les anciens ports et bacs à traille

Au XIXe siècle, le Rhône était fortement convoité pour les échanges commerciaux entre ses rives mais également avec d’autres territoires plus lointains. De nombreux ports et bacs à traille ponctuaient ses abords pour assurer le transport des personnes, du bétail, des vivres, etc.

Les rives permettaient également la pratique du halage ou des chemins étaient aménagés pour assurer la traction des bateaux par l’homme puis par les chevaux. Certains de ces anciens chemins ont été privatisés. D’autres, maintenus publics, offrent aujourd’hui des liaisons douces comme la ViaRhôna.

Photo ancienne du bac à traille de Vertrieu. Source : www.numelyo.bm-lyon.fr

Les Ponts comme franchissement sur le Rhône

Les bacs à traille ont peu à peu été remplacés par des ponts. Le pont suspendu de Groslée, construit en 1913 par le concepteur Ferdinand Arnodin, a permis de relier le Port de Groslée (Commune de Groslée-St-Benoit dans l’Ain) à Brangues.

De nombreux ponts sur le Rhône comme celui de Groslée ont été détruits par les troupes françaises et les envahisseurs durant la Deuxième Guerre mondiale pour limiter les déplacements des populations et faire reculer l’ennemie. Ils ont été par la suite reconstruits.

Photo ancienne du Pont de Groslée. Source : www.patrimoine.auvergnerhonealpes.fr

Personnages cÉlÈbres

4. UNITés paysagères

Aoste • Bouvesse-Quirieu • Brangues • Corbelin • Creys-Mépieu • Granieu • Le Bouchage • Les AvenièresVeyrins-Thuellin • Montalieu-Vercieu • Morestel • Parmilieu • Porcieu-Amblagnieu • Saint-Victor-de-Morestel • Vertrieu • Vézeronce-Curtin
Chamagnieu • Chozeau • Crémieu • Dizimieu • Hières-sur-Amby • La Balme-les-Grottes • Leyrieu • Saint-Romain-de-Jalionas • Tignieu-Jameyzieu • Vernas • Vertrieu • Villemoirieu
Unités paysagères – 6.05