Atlas des paysages
Département de l'isère

Ensemble paysager

5.0

La vallée de la Bourbre

Les communes de l'ensemble paysager par unité paysagère

Anthon • Bonnefamille • Bourgoin-Jallieu • Cessieu • Chamagnieu • Charvieu-Chavagneux • Chavanoz • Chimilin • Chozeau • Domarin • Four • Frontonas • Grenay • Janneyrias • L’Isle-d’Abeau • La Bâtie-Montgascon • La Chapelle-de-la-Tour • La Tour-du-Pin • La Verpillière • Les Abrets en Dauphiné • Maubec • Nivolas-Vermelle • Panossas • Pont-de-Chéruy • Roche • Rochetoirin • Ruy-Montceau • Saint-Alban-de-Roche • Saint-André-le-Gaz • Saint-Clair-de-la-Tour • Saint-Didier-de-la-Tour • Saint-Jean-de-Soudain • Saint-Marcel-Bel-Accueil • Saint-Quentin-Fallavier • Saint-Romain-de-Jalionas • Saint-Victor-de-Cessieu • Sainte-Blandine • Satolas-et-Bonce • Sérézin-de-la-Tour • Tignieu-Jameyzieu • Vaulx-Milieu • Villefontaine • Villemoirieu
Bonnefamille • Bourgoin-Jallieu • Cessieu • Chamagnieu • Chimilin • Domarin • Four • Frontonas • Grenay • L’Isle-d’Abeau • La Bâtie-Montgascon • La Chapelle-de-la-Tour • La Tour-du-Pin • La Verpillière • Les Abrets en Dauphiné • Maubec • Nivolas-Vermelle • Panossas • Roche • Rochetoirin • Ruy-Montceau • Saint-Alban-de-Roche • Saint-André-le-Gaz • Saint-Clair-de-la-Tour • Saint-Didier-de-la-Tour • Saint-Jean-de-Soudain • Saint-Marcel-Bel-Accueil • Saint-Quentin-Fallavier • Saint-Victor-de-Cessieu • Sainte-Blandine • Satolas-et-Bonce • Sérézin-de-la-Tour • Vaulx-Milieu • Villefontain

menU ep

Motifs paysagers structurants

Une vallée fortement urbanisée et traversée par de nombreuses infrastructures de transports linéaires permettant de relier les principaux pôles urbains Lyon, Grenoble, Chambéry grâce à la présence de la voie ferrée, de l’autoroute A 43, et du réseau de routes nationales.

Des paysages de marais asséchés aujourd’hui cultivés, assurant des coupures d’urbanisation dans la vallée, dont le canal est un motif très représentatif.

Des coteaux boisés occupés par les constructions résidentielles individuelles, formant un écrin pour la vallée, territoire stratégique et convoité pour le développement de l’habitat.

Une architecture hétéroclite, véhiculaire c’est-à-dire le contraire de vernaculaire (qui signifie propre à une région donnée, en adéquation avec le territoire dans lequel elle se trouve ainsi qu’avec ses habitants) formant des paysages urbains composites pas toujours qualitatifs.

Des ensembles patrimoniaux à l’architecture remarquable implantés en pieds de coteaux (centres bourgs) ou sur les hauteurs (châteaux et tours).

Un paysage marqué par de nombreuses zones d’activités, avec notamment le Parc International de Chesnes, 1ère plateforme logistique de France étendue sur plus de 1000 ha.

1. à premières vues

Composantes & Structures paysagères

La vallée de la Bourbre est un ensemble paysager qui n’existe pas dans les atlas de paysages régionaux et départementaux réalisés jusqu’alors. Mais le socle géographique et les transformations des paysages de la vallée sur les 20 dernières années, liées à l’urbanisation, imposent l’identification d’un ensemble paysager bien distinct entre les collines du Rhône Dauphinois et les collines et plateaux des Terres Froides.

La vallée de la Bourbre, trop souvent oubliée, est formée par une rivière structurante du département. Les paysages de la vallée urbanisés et équipés, constituent un axe stratégique majeur pour le département, une dorsale urbaine dynamique entre Lyon et Chambéry. La vallée est dominée par une urbanisation diffuse et des infrastructures de transports mais elle est aussi caractérisée par de vastes espaces de marais, milieux humides et cultivés de grande qualité.

La séquence amont de la vallée, plus rurale et agricole, est intégrée à l’ensemble paysager des Collines du Voironnais. L’ensemble de la vallée de la Bourbre comprend 3 séquences paysagères :

  • St-André-le-Gaz > La-Tour-du-Pin : les collines boisées de la Bourbre
  • La-Tour-du-Pin > Bourgoin-Jallieu : la vallée resserrée urbanisée et équipée
  • Bourgoin-Jallieu > le Rhône : la vaste plaine urbanisée, drainée et cultivée

2. Regard d'acteur

« La vue des champs a un effet reposant, déstressant, notamment en automne ou hiver lorsqu’une brume habille les champs. »
Sajia Hamiti

Habitante du Nord-Isère travaillant dans le Rhône

« Les paysages que je traverse au quotidien sont si différents…

Au départ de mon domicile je traverse des champs, des étendues verdoyantes qui dans le passé abritaient des animaux, des vaches notamment qui paissaient. Arrivée dans le Rhône le paysage change et le béton est majoritaire.

Aujourd’hui l’urbanisation et l’arrivée des citadins lyonnais, attirés par un cadre de vie plus sain et des prix plus attractifs, ont bouleversé le paysage de Charvieu et ses alentours.

Pour me rendre à mon lieu de travail j’ai deux options: la voiture ou le tram à Meyzieu. Le tram a un impact sur l’environnement moins important que la voiture et je m’efforce de le prendre dès que possible.

« Mes souvenirs d’enfant comportent énormément de scènes où le vert prédomine. Le mode de vie a changé et nous n’allons plus à la ferme chercher le lait frais. »

La vue des champs a un effet reposant, déstressant, notamment en automne ou en hiver lorsque une brume habille les champs. Le spectacle est magnifique; on peut voir une épaisse couche nuageuse qui flotte presque. Le gel en hiver couvre les arbres et là aussi le spectacle mérite qu’on s’y arrête.

Des animaux sauvages habitent dans les bois mais on ne peut les voir car ils sont effarouchés par l’activité humaine. Il faut être patient et attendre la pénombre, la nuit et les voir sortir, gambader. La nature leur appartient. L’été on peut entendre les oiseaux.

Malgré une urbanisation grandissante, il reste des espaces verts, des sentiers où l’on peut se promener en toute quiétude; à côté de chez moi un ranch et ses chevaux proposent des activités en plein air. Sinon le parcours de santé, fait au milieu d’un bois, nous permet de marcher et courir.
Crémieu et sa cité médiévale, son marché sous les halles attirent les touristes et les promeneurs du dimanche.

Je me souviens, enfant, nous allions avec mes parents à Vernas marcher, pique-niquer.

Mes souvenirs d’enfant comportent énormément de scènes où le vert prédomine. Le mode de vie a changé et nous n’allons plus à la ferme chercher le lait frais.

Aujourd’hui les paysages changent avec beaucoup plus de constructions en dur, malgré cela les maires des différentes communes ont pris conscience de l’importance de la nature, des espaces verts à protéger, créer, pour offrir aux habitants un cadre de vie reposant et limiter le bilan carbone afin que les générations suivantes puissent s’épanouir sereinement. »

« Malgré une urbanisation grandissante, il reste des espaces verts, des sentiers où l’on peut se promener en toute quiétude »

3. Composantes paysagères

3.1 - Une vallée structurante qui s’ouvre sur le bassin lyonnais

Caractéristiques
RELIEF & HYDROGRAPHIE

  • Des paysages façonnés par l’eau, aux motifs peu visibles, parfois effacés des paysages
  • Un réseau hydrographique très artificialisé
  • Une vallée encaissée à l’est qui s‘élargit vers l’ouest

La vallée aux trois profils

La vallée de la Bourbre est une dépression d‘origine glaciaire, située entre les collines du Dauphiné au nord et les collines des Terres Froides et du Voironnais au sud.

Bien que la vallée se découpe en différentes séquences paysagères, le socle géographique forme une unité et un cadre homogène pour les paysages de l’ensemble : une vallée de 50km de long et dont les coteaux plutôt symétriques s’élèvent entre 300 et 400m de haut selon les secteurs.

Une eau discrète, fondatrice dans la construction des paysages

Le réseau hydrographique naturel n’est visible que partiellement alors qu’il est à l’origine des paysages de la vallée. Camouflée au fond de vallons encaissés boisés, canalisée voire busée dans les espaces urbains ou cours d’eau démultipliés dans de petits canaux d’irrigation, l’eau n’est pas toujours perceptible dans les paysages et le tracé de la rivière principale n’est pas évident à suivre.

Le réseau hydrographique très artificialisé draine la vallée de la Bourbre et, vers le Nord, le Grand Marais. La Bourbre prend sa source dans les collines du Voironnais et s’écoule jusqu’au Rhône. Là où la vallée s’élargit et forme une plaine ouverte.

Les modes de gestion de l’eau expliquent la différence entre des motifs géométriques (rivière busée et canaux qui permettent de gérer les crues et drainer les terrains pour leur mise en culture), des motifs plus naturels (étangs et rivière qui serpentent).

3.2 - Des boisements présents sur les terrains peu propices à l’urbanisation

Caractéristiques
VÉGÉTATION

  • Une végétation essentielle à la bonne lecture des paysages de la vallée : elle indique la présence de l’eau et constitue l’horizon sur plus de 40 km
  • Des boisements de feuillus sur les coteaux là où la pente est trop importante pour développer de l’habitat
  • Des milieux humides dans la plaine, dans les zones de marais asséchés et drainés
  • Des réserves naturelles autour des lacs et étangs

Dans la vallée de la Bourbre

Les boisements sont présents sur les coteaux et dans les secteurs inondables, à proximité des cours d’eau (rivières, canaux et étangs).

Des boisements formant un écrin boisé pour la vallée

Les boisements de feuillus présents sur les parties hautes des coteaux forment un écrin boisé quasi continu sur les deux versants de la vallée de la Bourbre. Cet écrin est un motif paysager déterminant qui permet de rendre lisible la vallée et donc son unité ou homogénéité paysagère.

Ces boisements sont composés de :

  • Futaies et taillis de chênes et châtaigniers,
  • Landes et forêts ouvertes (indicateur de la tendance à l’enfrichement des versants).

Des boisements indicateurs de la présence de l’eau

L’eau est peu visible dans les paysages malgré la présence de la Bourbre dans l’ensemble de la vallée et ses nombreux canaux d’assèchement. La présence de boisements dans le fond de la vallée indique le passage de l’eau.

Les boisements présents dans les secteurs de fonds de vallées ou à proximité des étangs sur les coteaux présentent deux caractères différents :

  • un caractère naturel : les ripisylves sur les berges, les ensembles boisés protégés en réserves naturelles et le marais. Dans la plaine, les espaces inondables non cultivés constituent des zones humides remarquables.
  • un caractère géométrique, artificiel voire industriel : les peupleraies, les berges rectilignes végétalisées des canaux et les talus plantés aux abords de l’autoroute.

« Dans la vallée de la Bourbre il n’est guère possible de reconnaître qu’une seule présence cohérente, celle de la plaine des marais, avec ses cultures et de ses peupleraies, préservées de tout empiétement grâce à leur inondabilité ».

3.3 - Des marais asséchés cultivés et des coteaux pâturés

Caractéristiques
AGRICULTURE

  • Une agriculture le long de la Bourbre, sur les espaces plats de l’ensemble de la vallée
  • Un sol fertile et propice à l’agriculture relatif à la présence de l’eau, des alluvions fluvio-glaciaires affleurantes et du système de drainage de la Bourbre (canaux de dessèchement), des secteurs du Grand marais de Catelan et de celui du Grand Plan.
  • Des paysages agraires peu diversifiés dans la basse vallée de la Bourbre, composés uniquement de grandes cultures et des prairies sur les coteaux

En aval, une vaste plaine inondable, drainée et cultivée

Dans les secteurs d’expansion en cas de crue, les terres sont cultivées et non urbanisées. Dans la partie aval, le fond de la vallée s’élargit et offre plus de place aux terres cultivables. Cette partie de la vallée forme un paysage de vaste plaine cultivée quadrillé par les nombreux canaux.

Les sols asséchés sont équilibrés et fertiles et constituent le substrat de cultures diverses. Bien que l’ensemble soit majoritairement couvert par les grandes cultures, les prairies sont plus nombreuses dans les parties amont de la vallée, notamment dans la partie la plus à l’est.

La surface agricole de la vallée de la Bourbre est couverte à 67% par des grandes cultures dont 32% par du maïs, 16% par du blé, et à 9% par des oléagineux principalement de type colza ou tournesol.

« Le contraste entre le « désert agricole » de la plaine et l’urbanisation de ses coteaux».

à l’amont, les coteaux pâturés, paysages de prairies bucoliques à 2 pas du tumulte de la vallée

La surface agricole de la vallée de la Bourbre est couverte à 29% par des prairies. La présence des prairies est plus marquée dans la partie amont de la vallée, à l’Est, présentant des potentiels plus limités et non associés à l’irrigation. Pour la partie Ouest de l’ensemble, les prairies sont ponctuelles, davantage sur les bords de la vallée. Le maintien des prairies est favorisé par les 3 IGP associés à l’ensemble, notamment l’IGP emmental, couvrant 100% de l’ensemble.

La présence de cet IGP se traduit également dans les paysages par une forte présence de bovins dans les pâtures pour la production laitière. Ce label pérennise aujourd’hui ces parcelles pâturées et ces paysages ouverts comme justification économique notamment.

Des friches présentes sur les lisières des boisements

Plusieurs friches occupent les lisières des boisements dans la vallée et sur les coteaux au bord des prairies. Ces espaces sont caractérisés par des ensembles arbustifs spontanés et de jeunes boisements, qui participent au développement d’un paysage non entretenu ainsi qu’à la perte de lisibilité des prairies.

Le nombre d’exploitations a diminué d’environ 57 % de 1988 à 2010. La Surface Agricole Utilisée (SAU) a elle aussi baissé de 15 % sur cette même période.

En 1988, la surface agricole était majoritairement couverte par des systèmes de grandes cultures et des systèmes de polyculture et polyélevage. On retrouvait également des élevages de bovins laitiers, mais aussi de bovins viande, des élevages d’ovins et de caprins, un peu d’élevage hors-sol et de maraîchage.

En 2010, la diversité de cultures est moins présente, les surfaces en polyculture et polyélevage ayant fortement diminuées.

3.4 - Une vallée urbaine voire périurbaine

Caractéristiques
BÂTI

  • Une vallée urbaine aux multiples facettes, résidentielle, commerciale, industrielle et patrimoniale.
  • Des continuums bâtis le long de la Bourbre et de l’A43, reliés aux grands pôles urbains à proximité (Lyon, Grenoble, Chambéry)
  • Des balcons convoités et largement urbanisés accentuant les effets de covisibilité
  • Des zones d’activités économiques majeures et très étendues le long de l’Autoroute A43
  • Un patrimoine bâti remarquable au cœur de la vallée et sur le haut des coteaux comme éléments de repère

Une urbanisation étalée dans la plaine et sur les coteaux

Les paysages de la vallée de la Bourbre sont largement dominés par la composante bâti qui couvre la grande majorité du territoire.

La partie aval est composée de deux continuums urbains dont le plus important s’étale sur environ 20 km entre Chesnes et Bourgoin-Jallieu. La deuxième conurbation s’est développée autour de la confluence de la Bourbre et du Rhône : Pont-de-Chéruy / St-Romain-de-Jalionas / Charvieu-Chavagneux. L’étalement se poursuit dans le département voisin au niveau de Colombier. Ces deux conurbations profitent d’un cadre de vie de qualité par sa fonctionnalité : proximité des grands pôles urbains (Lyon, Grenoble et Chambéry) et la proximité de l’ aéroport St-Exupéry.

Dans ces espaces urbains les coupures d’urbanisation ont toutes leur importance. En plus de maintenir les continuités écologiques, les coupures d’urbanisation permettent de rythmer les paysages et d’assurer la lisibilité des structures urbaines.

« Une conurbation de 20 kilomètres le long de l’A43 semble en cours d’installation pour relier Grenay, à la limite ouest du département, au Parc d’activités de Chesnes, à la ville nouvelle de l’Isle d’Abeau et à Bourgoin-Jallieu».

« Prise dans le détail cependant, Bourgoin-Jallieu marque son originalité. Elle présente en fond de vallée l’image d’un urbanisme homogène, qui rappelle l’esprit grenoblois. Mais les zones industrielles et artisanales ne lui sont pas reliées par des motifs de transition suffisants. Par ailleurs, l’urbanisation de villas individuelles et de petits immeubles qui remontent les collines nord vers Montbernier et Champagnieu contribue, avec les enfrichements, à une fermeture rapide des coteaux».

Des paysages urbains hétéroclites

Loin d’être uniforme, l’importante surface construite des paysages de la vallée présente une grande diversité architecturale et paysagère. Les densités, les volumes construits, les architectures et les espaces publics sont nombreux et créent des paysages urbains hétéroclites, autant dans les centres urbains que dans les périphéries.

Les constructions patrimoniales structurent les centres-villes et ponctuent les coteaux avec l’implantation d’un chapelet de châteaux sur les points hauts, montrant que cette vallée a toujours concentré les activités humaines. Dix édifices protégés au titre des monuments historiques se trouvent dans la vallée, dont 3 datent de l’époque gallo-romaine.

Les constructions récentes (apparues depuis les années 1960) concernent la majorité de l’enveloppe bâtie des villes et villages et se déclinent en deux grandes typologies :

  • les lotissements et ensembles de villas qui s’étendent sur les coteaux et périphéries urbaines dans la plaine
  • les zones d’activités commerciales et industrielles et zones de logistique qui occupent les entrées de villes et participent à la création des continuum urbain.

3.5 - Un axe stratégique régional Ouest / Est

Caractéristiques
ÉQUIPEMENTS

  • Une plaine largement quadrillée et morcelée par les infrastructures linéaires de transports et les canaux
  • Des motifs paysagers au caractère routier (talus, ronds-points, échangeurs, etc.) peu qualitatif qui gravitent autour des infrastructures
  • Des paysages très anthropisés où se concentrent les équipements comme les carrières de Tignieux ou le parc d’activités de Chesnes

Des infrastructures linéaires formant Un axe stratégique régional d’ouest en est

Les paysages de la vallée sont fortement marqués par le passage des infrastructures de transports linéaires :

  • L’autoroute A43 et la voie ferrée / LGV sont les liaisons principales régionales, assurant la connexion Chambéry / Lyon
  • Les grandes routes départementales et nationales permettant d’assurer les liaisons internes au territoire, entre les différents pôles urbains de la vallée de la Bourbre.

Contraintes par le relief, les infrastructures occupent le fond de la vallée, toutes parallèles mais très peu espacées les unes des autres. Elles sont le support de motifs paysagers bien identifiés, à caractère routier : zones artisanales, industrielles, de logistiques, murs anti-bruit, talus engazonné, grande noue linéaire assurant l’écoulement des eaux, etc.

En plus des infrastructures linéaires, les nœuds d’infrastructures, comme celui de Saint-Quentin-Fallavier, marquent fortement les paysages de la vallée.

D’autre part, les ciels de la vallée sont largement occupés par un réseau de lignes à haute-tension, participant à une lecture confuse des paysages. L’entrée de la vallée de la Bourbre se positionne comme une centralité des lignes électriques, en raison de la proximité des centrales nucléaires de la vallée du Rhône, comme celle du Bugey située non loin au nord. Le parc d’activités joue un rôle de pivot, directement connecté à la centrale du Bugey, puis redistribuant les lignes sur le territoire.

Des itinéraires doux qui invitent à s’écarter des grands axes en longeant les cours d’eau

Sur le territoire, 3 axes d’itinéraires doux permettent de parcourir le territoire à pied ou à vélo :

  • Le GR 422. Sur les pas de Charles IX. De Lyon (Rhône) à Roussillon (Isère). Itinéraire qui offre une promenade sur les coteaux de la Bourbre, loin des grosses infrastructures et des zones d’activités de la plaine.
  • La ViaRhôna qui relie le Lac Léman à la Mer Méditerranée borde le nord de la vallée de la Bourbre. Longeant le fleuve sur une majorité de son tracé notamment sur les anciens chemins de halage et offre des vues remarquables sur l’eau. Cet itinéraire reconnu et très fréquenté est un facteur d’attractivité.
  • La Voie verte de la Bourbre inaugurée en 2017 et prolongée en 2021 relie Bourgoin Jallieu à l’Isle d’Abeau en offrant un itinéraire cyclable pour le loisirs ainsi que pour les déplacements quotidiens maison / travail.

Un socle géographique exploité et artificialisé

La plaine de la Bourbre, comme son nom l’indique est historiquement une plaine marécageuse recouverte de tourbe et de boue. L’assèchement des terres pour la mise en culture et l’assainissement du territoire explique la présence actuelle d’un paysage cultivé, rythmé et organisé par trois canaux principaux. Dans une autre mesure les paysages du nord de la vallée de la Bourbre, sont façonnés par la présence de deux gros sites de carrières dans lesquels les étendues d’eau et la végétation arborée participent à leur intégration paysagère (mesures compensatoires, ex: les carrières de Tignieu – Gravière).

3.6 - PAYSAGES INSTITUTIONNALISÉS, RECONNUS ET PROTÉGÉS

3.7 - REPRÉSENTATIONS SOCIALES PAYSAGÈRES

La lecture des paysages  est issue de la conjugaison des thématiques observées dans les chapitres précédents. Mais les paysages sont aussi constitués par le regard que l’on porte sur eux et des images que l’on s’en fait, nourris par un imaginaire social et culturel. On ne pourrait donc pas comprendre leur construction sans tenir compte des fondements culturels qui ont forgé leurs représentations sociales.

Voici quelques faits historiques et culturels locaux qui ont marqué les esprits, ont participé à la représentation sociale des paysages et influencent notre manière de les percevoir.

Retrouvez les thématiques de ces quelques faits, contribuant également aux représentations sociales paysagères du département de l’Isère dans le « Portrait du département ».

Un territoire industriel

Depuis plus de deux siècles, la vallée de la Bourbre entretient un lien particulier avec les activités indutrielles liées au textile.

La production de tissu en Nord-Isère est attestée par des vestiges datant de l’époque gallo-romaine, il y a près de deux millénaires. Au moyen-âge, des paysans cultivaient du chanvre pour fabriquer des cordes et des etoffes à partir des fibres de la plante.

Au XIXe siècle, le soulèvement des ouvriers du textile à Lyon, nommé ‘la révolte des canuts’ marque le commencement de l’ère de la grande industrie.

La vallée se spécialise dans des savoir-faire pointus notamment l’annoblissement (finitions décoratives et techniques du tissu) et connait un essor économique majeur et une reconnaissance mondiale auprès des filières du luxe.
Pour conserver cette mémoire et mettre en avant ce patrimonial industriel unique lié au tissage, deux musées sont présents dans la vallée de la Bourbre :

  • le Musée du Tisserand Dauphinois à La Bâtie-Montgascon
  • le Musée de Bourgoin-Jallieu

Ancienne soierie Brosse et Chambaz à La Bâtie-Montgascon. L’atelier est construit dans le prolongement de la maison à l’ouest et était dédié à la préparation du fil et au tissage. La soie était fournie par Lyon. L’usine cessa son activité dans les années 1980. Source : www.collections.isere.fr

Premières occupations

La Villa Gallo-Romaine du Vernai
Située à l’Est de Lyon, dans la commune de Saint-Romain-de-Jalionas, la villa gallo-romaine du site du Vernai possède une partie réservée aux thermes, une grenier à blé et un moulin hydraulique.

Les vestiges les plus anciens du site sont datés des alentours de 40 av. JC puis se sont transformés au début de l’ère chrétienne pour s’étendre sur une superficie de plus de 10 hectares.

La dernière occupation est estimée au XIIIe siècle avec l’édification d’un château du Dauphiné qui sera détruit à la fin de la guerre de 100 ans.

Ce site archéologique fait l’objet aujourd’hui d’un parcours d’interprétation pour connaitre les modes d’habiter d’autrefois ainsi que d’un jardin antique expérimental.

Photo aérienne du site archéologique du Vernai. Source : www.isère-tourisme.com

Un pays de Châteaux…

En 1992, la commune de Saint-Quentin-Fallavier a racheté le château afin d’entrependre des travaux de restauration et d’assurer la réouverture au public en toute sécurité.

Château de Fallavier, témoignage de la période médiévale
Le Château de Fallavier, situé dans la commune de Saint-Quentin-Fallavier, fut bâti durant la fin de l’époque médiévale vers le XIIIe siècle. Se dressant au sommet de la colline du Relong, il témoigne d’une histoire patrimoniale et architecturale nous contemplant encore de nos jours. Il servit durant plusieurs siècles de refuges aux attaques ennemies avant d’être abandonné au XVIIe

@ Histoire du château : st-quentin-fallavier.fr. Carte postale ancienne du château. Source : www.ageneanet.com

…et d’expérimentation

Expérimentation de la ville nouvelle de l’Isle-d’Abeau (1970) 

La ville nouvelle de l’Isle-d’Abeau est une opération d’aménagement urbain étendue sur les communes de Villefontaine, L’Isle-d’Abeau, Saint-Quentin-Fallavier, Vaulx-Milieu et Four. Ce projet a marqué les esprits isérois pour son caractère ambitieux, expérimental et écologique. Il attire encore aujourd’hui les professionnels et les visiteurs de la région.

Le schéma directeur initial, paru en 1975 prévoyait une grande mixité d’activités et 250 000 habitants (hypothèse haute). Aujourd’hui les extensions urbaines et l’attractivité économique de la vallée de la Bourbre explique que les ambitions initiales ont été revues. Par exemple, le foncier initialement réservé aux industries est largement occupé par des entreprises commerciales et de logistique.

Tour du domaine de la terre

Zoom sur le Domaine de la Terre à Villefontaine

Édifié dans les années 1980 dans la Ville nouvelle de L’Isle-d’Abeau, le Domaine de la terre, unique en Europe, a été entièrement construit avec de la terre crue : un matériau longtemps utilisé dans la région, qui revient au goût du jour. Niché dans un écrin de verdure, cet ensemble de 65 logements sociaux a été créé il y a bientôt 40 ans, dans le contexte de la Ville nouvelle de L’Isle-d’Abeau. Une opération expérimentale lancée par Serge Mauroit, alors maire de Villefontaine.

« L’objectif était d’une part de renouer avec la construction en terre, une tradition bien ancrée dans la région dauphinoise jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, et de l’autre d’expérimenter des techniques peu gourmandes en énergie », explique Patrice Doat, architecte-chercheur au laboratoire de recherche CRAterre-Ensag, l’un des pionniers qui a participé au projet.

Basilio, CC BY-SA 3.0 , via Wikimedia Commons

Personnages cÉlÈbres

4. UNITés paysagères

Anthon • Bonnefamille • Bourgoin-Jallieu • Cessieu • Chamagnieu • Charvieu-Chavagneux • Chavanoz • Chimilin • Chozeau • Domarin • Four • Frontonas • Grenay • Janneyrias • L’Isle-d’Abeau • La Bâtie-Montgascon • La Chapelle-de-la-Tour • La Tour-du-Pin • La Verpillière • Les Abrets en Dauphiné • Maubec • Nivolas-Vermelle • Panossas • Pont-de-Chéruy • Roche • Rochetoirin • Ruy-Montceau • Saint-Alban-de-Roche • Saint-André-le-Gaz • Saint-Clair-de-la-Tour • Saint-Didier-de-la-Tour • Saint-Jean-de-Soudain • Saint-Marcel-Bel-Accueil • Saint-Quentin-Fallavier • Saint-Romain-de-Jalionas • Saint-Victor-de-Cessieu • Sainte-Blandine • Satolas-et-Bonce • Sérézin-de-la-Tour • Tignieu-Jameyzieu • Vaulx-Milieu • Villefontaine • Villemoirieu
Bonnefamille • Bourgoin-Jallieu • Cessieu • Chamagnieu • Chimilin • Domarin • Four • Frontonas • Grenay • L’Isle-d’Abeau • La Bâtie-Montgascon • La Chapelle-de-la-Tour • La Tour-du-Pin • La Verpillière • Les Abrets en Dauphiné • Maubec • Nivolas-Vermelle • Panossas • Roche • Rochetoirin • Ruy-Montceau • Saint-Alban-de-Roche • Saint-André-le-Gaz • Saint-Clair-de-la-Tour • Saint-Didier-de-la-Tour • Saint-Jean-de-Soudain • Saint-Marcel-Bel-Accueil • Saint-Quentin-Fallavier • Saint-Victor-de-Cessieu • Sainte-Blandine • Satolas-et-Bonce • Sérézin-de-la-Tour • Vaulx-Milieu • Villefontain
Unités paysagères – 5.00