Atlas des paysages
Département de l'isère

Ensemble paysager

7.15

Plateau de la Matheysine

Les communes de l'ensemble paysager par unité paysagère

Cholonge • La Motte-d’Aveillans • La Motte-Saint-Martin • La Mure • Laffrey • Mayres-Savel • Nantes-en-Ratier • Notre-Dame-de-Vaulx • Pierre-Châtel • Ponsonnas • Prunières • Saint-Arey • Saint-Barthélémy-de-Séchilienne • Saint-Honoré • Saint-Jean-de-Vaulx • Saint-Théoffrey • Sousville • Susville • Villard-Saint-Christophe

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Motifs paysagers structurants

Un relief et un sol riche liés à l’occupation ancienne des glaciers. Des montagnes enveloppant un plateau humide (lacs et terrains marécageux) et ouvert sur des sommets de hautes altitudes comme toile de fond.

Des boisements horizontaux et linéaires, incisant les flancs des montagnes et des forêts recouvrant les reliefs arrondis et proches des étendues d’eau.

Des paysages agraires et bocagers caractéristiques sur l’ensemble du plateau où les espaces de pâture et les alpages prédominent.

Un développement urbain linéaire et marqué sur la partie ouest du plateau ainsi que sur les rives des lacs qui contraste avec les villages et hameaux préservés et groupés à mi-pente situés à l’est du territoire.

La Mure comme principal noyau urbain du territoire sud Isère.

Un patrimoine industriel encore lisible dans les paysages urbains et un passé minier présent dans la mémoire des habitants.

1. à premières vues

Composantes & Structures paysagères

Le plateau de la Matheysine, territoire à la fois préservé mais aussi convoité, est un lieu de passage incontournable depuis l’itinéraire de la route Napoléon.

Orienté nord-sud, cet ensemble paysager s’étend sur un vaste replat surélevé à une altitude moyenne de 900m, dont le relief et les paysages ont été façonnés par les dernières périodes de glaciation.

S’inscrivant au creux de montagnes et de collines arrondies, ses pourtours sont francs et constitués d’entailles creusées par de puissants cours d’eau comme la Romanche, le Drac et la Bonne.

Le cœur du plateau est caractérisé par un chapelet de lacs comme élément paysager symbolique et patrimonial du territoire ainsi que de nombreuses zones humides. Ces étendues d’eau représentent des pôles d’attractivité touristique pour la pratique de loisirs nautiques des isérois.

Encadré par les massifs de hautes altitudes avec en toile de fond la Grande Tête de l’Obiou comme figure de proue du Dévoluy (présent dans l’ensemble paysager limitrophe), le plateau matheysin présente des paysages agraires et bocagers où les villages s’immiscent dans ce relief aux formes arrondies.

L’histoire industrielle du plateau, liée à l’extraction du charbon, marque également les paysages de la Matheysine et son patrimoine dans ses formes urbaines, ses équipements, son architecture et son relief remodelé pour les activités passées. La Mure, principal pôle urbain du plateau, possède un dynamisme et une attractivité qui se ressent aujourd’hui malgré la fermeture du bassin minier à la fin du XXe siècle.

 

2. Regard d'acteur

« La Matheysine est un territoire d’une grande richesse dans son histoire et à travers ses paysages. Il s’agit d’un territoire qu’on parcourt par les sentiers de randonnée, le train et la route Napoléon… »
PAOLO FONTEBASSO

Directeur du musée souterrain de la Mine Image - Salarié depuis 1995 et bénévole depuis 1987, un des fondateurs du musée, situé à la Motte-d’Aveillans.

« Le Musée a été initié par des personnes attachées à la mémoire de leur industrie, parmi eux des anciens mineurs. En 1987, l’association «Sauvegarde et mise en valeur du patrimoine mottois» voit le jour et le projet du musée devient son principal objectif. Au fil des années, les bénévoles ont dégagé les galeries, fait d’importants travaux sur le site et ont cherché des financements pour la pérennisation du projet. En 1995, un premier bâtiment, reprenant l’architecture minière de l’époque, a été construit puis un second en 2011 afin de proposer aux visiteurs une muséographie très riche. Au coeur de ces deux bâtiments se trouvent les galeries, sur un parcours de 250m.

Ce projet de construction avait également pour objectif de rendre visible, même dans les paysages lointains, ces bâtiments liés à l’extraction minière. Dans le premier bâtiment, nous avons reconstruit aux 1/3 le chevalement du puits Sainte Marie comme élément de repère et d’identité du plateau.

Deux autres chevalements sont encore présents dans la Matheysine : un à Susville et l’autre à Prunières. Ces bâtiments anciens, à la charge des communes en matière de restauration et d’entretien extérieur, sont le théâtre d’interventions ponctuelles.

À travers le récit de leurs vécus, ils transmettent aux visiteurs leurs émotions sur les paysages souterrains. Le but étant de valoriser le côté humain des activités minières et conserver la mémoire des lieux.

Aussi, la Mine Image travaille en étroite collaboration avec le Petit Train de la Mure pour renforcer l’attractivité du territoire et offrir aux visiteurs un parcours couplé entre la découverte des paysages par le train et la visite du Musée pour faire connaître son passé minier.

Nos activités se concentrent également sur la sensibilisation des plus jeunes à l’histoire de leur territoire. à la demande des écoles et des collèges locaux, des visites du Musée sont organisées où un temps de débat avec un ancien mineur peut être programmé. L’origine du charbon lié à cet affleurement exceptionnel, la géologie, et les phénomènes de plissements du sol lors de la création des Alpes sont présentés pour enrichir les connaissances sur la formation du sol matheysin.

Depuis ces dernières années, le Musée a pris de l’ampleur dans le paysage culturel du Département. Petit à petit les locaux viennent (re)découvrir la mine, autrefois un peu mise de côté. De nouvelles populations se sont installées ce qui favorise le dynamisme du territoire et le développement d’activités. Car depuis la fermeture des mines en 2001, le plateau matheysin était dans le deuil de cette principale activité génératrice d’emploi d’autant plus que durant cette période d’extraction du charbon (environ 200 ans), la Matheysine était autonome et entretenait peu de liens avec les territoires voisins.

Aujourd’hui, l’image du territoire, pas toujours valorisante car souvent liée uniquement au passé minier, est en cours d’évolution notamment grâce à la mise en œuvre d’évènements importants par les acteurs touristiques locaux comme le Trail des Passerelles, dont le parcours passe par le Musée et où les réseaux sociaux véhiculent des images attractives de paysages diversifiés.

La Matheysine est un territoire d’une grande richesse dans son histoire et à travers ses paysages. Il s’agit d’un territoire qu’on parcourt par les sentiers de randonnée, le train et la route Napoléon où les paysages ne se ressemblent pas mais où l’équilibre entre les activités humaines et le socle géographique est toujours harmonieux ».

3. Composantes paysagères

3.1 - Un plateau humide ceinturé de moyennes et hautes montagnes

Caractéristiques
RELIEF & HYDROGRAPHIE

  • Un plateau au relief arrondi, isolé des massifs voisins de hautes altitudes par des vallées profondes creusées par l’eau
  • Des paysages glaciaires offrant de nombreux lacs, des marais ainsi qu’un sol fertile et humide
  • Un sous-sol riche et propice à l’extraction d’anthracite (charbon de qualité)
  • Des perspectives vers des sommets remarquables, comme la Grande Tête de l’Obiou, créant des points de vue exceptionnels depuis le plateau vers les paysages des ensembles paysagers limitrophes

Un SOL RICHE, marqué par la présence de l’eau

La Matheysine est un petit territoire élevé bien délimité, séparé de ses alentours par des gorges creusées par des torrents notamment le Drac. À l’est et l’ouest, le plateau est bordé par des reliefs montagneux de moyenne altitude (1700m à 2400m), l’isolant ainsi de ses territoires voisins. Au nord et au sud, la Matheysine surplombe la vallée de la Romanche et les abords du Drac puis du Trièves où des accès sont rendus possibles grâce à son relief moins élevé.

Le plateau possède en toile de fond le massif du Dévoluy avec l’Obiou comme sommet remarquable. Les hauts sommets du Taillefer, bordant l’est du territoire, sont moins visibles dans les paysages matheysins et sont représentés par le Grand Serre et Le Tabor.

Le territoire est recouvert de roches sédimentaires datant de l’ère secondaire comprenant des affleurements cristallins de l’ère primaire dont les plissements et les failles, nombreuses dans ce secteur, sont à l’origine de leurs émergences.

«  La Matheysine se compose d’un socle primaire schisteux et houiller où d’importants gisements d’anthracite d’excellente qualité ont été exploités. »

Un paysage glaciaire

Le relief du plateau matheysin a été façonné par les glaciers présents lors des dernières glaciations de l’ère quaternaire. Le coeur du plateau, entre La Mure et Pierre-Châtel, n’était pas recouvert de glace étant donné que les deux glaciers ne se rejoignaient pas. Lors de leurs retraits et comme témoins de ce passé glaciaire, de très nombreux sites marécageux et des lacs se sont formés dans les zones de dépression et marquent aujourd’hui les paysages humides du plateau.

La présence de glaciers anciens puis leurs retraits a laissé au coeur du plateau des dépôts fluvio-glaciaires datant de l’ère quaternaire où alternent des matériaux plus ou moins perméables (sables, argiles…).

Ces caractéristiques géomorphologiques et hydrologiques expliquent la présence de l’eau sous la forme de lacs et de marais.

3.2 - Des forêts linéaires et des collines boisées

Caractéristiques
VÉGÉTATION

  • Des forêts présentes sur les pourtours de la Matheysine et sur les collines attenantes aux lacs
  • Des boisements linéaires qui se dessinent dans les pentes enherbées
  • Des forêts peu exploitées où les essences feuillues prédominent
  • Des paysages ouverts et peu boisés au coeur du plateau, structurés par les haies bocagères
  • Des paysagers bocagers et humides comme patrimoine naturel

ENtre boisements linéaires, bocage et collines arborées

Les boisements occupent essentiellement les versants des reliefs avec une part importante de feuillus. Les sommets encadrant le plateau, comme les alpages du Sénépy, sont composés de pelouse et de pâturage révélant les formes du relief.

Les forêts sont majoritairement présentes à l’ouest du territoire, sur les flancs de la montagne du Conest et au Sénépy.

Le cœur du plateau présente des paysages agraires et ouverts où la végétation arborée est organisée en haies de grande taille, découpant ainsi ces terrains humides en différentes parcelles bocagères.

L’ensemble paysager comprend une scierie à Susville.

un plateau humide

En lien avec sa géologie et l’occupation ancienne de glaciers, la Matheysine présente des dépressions comblées d’alluvions qui sont particulièrement propices à la formation de marécages, de zones humides, de tourbières, etc.

Les Marais de la Mure et de Nantes-en-Ratier, tout comme l’ensemble des milieux humides du plateau, constituent des réserves de biodiversité et un patrimoine naturel exceptionnel. Ces milieux présentant une végétation spécifique offrent des paysages frais et caractéristiques de ce vaste plateau constellé de lacs.

Des versants qui connaissent des évolutions paysagères

La Matheysine connait une dynamique actuelle de fermeture des paysages et une reconquête de ses versants par la forêt. Ce phénomène, déjà présent dans les années 2000, se poursuit aujourd’hui.

«  L’ennoiement des nombreux villages et hameaux par la végétation, les enfrichements et les enrésinements en timbre-poste brouillent la lisibilité de paysages. »

 

Des boisements formant un aigle

L’aigle formé par les boisements de feuillus et de résineux au-dessus de Cholonge est une singularité du plateau matheysin, visite depuis l’agglomération grenobloise.

Même si son origine n’est pas clairement définie aujourd’hui, sa forme semblable à l’aigle impérial de Napoléon et son implantation surplombant la Prairie de la Rencontre, fait partie intégrante des représentations sociales et culturelles du territoire.

3.3 - Un plateau agricole et bocager, bordé par des alpages

Caractéristiques
AGRICULTURE

  • Une agriculture qui structure encore aujourd’hui fortement le paysage du plateau matheysin
  • De nombreux alpages à caractère patrimonial, marqués par des traditions agropastorales, dont celui du Sénépy comme le plus grand alpage organisé d’Europe
  • Une agriculture où les espaces fauchés et pâturés prédominent et maintiennent l’ouverture paysagère du plateau
  • Des parcelles agricoles entre cultures et pâtures, où s’immiscent harmonieusement des haies bocagères

Des alpages dominants le plateau pâturé et cultivé

La Matheysine présente principalement des sols issus de matériaux calcaires. De ce fait, la surface agricole est couverte à 64% par des prairies et des surfaces fourragères et à 23% par des espaces pastoraux sur les terres les plus pentues.

Ces espaces de pâture en altitude de grandes superficies, bordent l’ensemble paysager et font partie du patrimoine naturel de la Matheysine comme le célèbre alpage du Sénépy, les alpages du Conest et du Grand Serre.

Les cultures (céréales, oléagineux, etc.) se situent au coeur du plateau, à proximité des cours d’eau. Les espaces pâturés et cultivés sont structurés par de nombreuses haies créant des paysages de bocage.

Le nombre d’exploitations a diminué d’environ 56% de 1988 à 2010. La Surface Agricole Utilisée (SAU) a elle aussi baissé de 20% sur cette même période. Ces évolutions reflètent l’agrandissement des parcelles et l’homogénéisation du paysage agraire. De plus, les boisements progressent sur les espaces agricoles.

En 1988, la surface agricole était majoritairement couverte par des élevages laitiers, d’ovins et caprins et de la polyculture-élevage.
En 2010, on constate un fort déclin des élevages laitiers et des systèmes en polyculture et polyélevage.

Une mozaique de parcelles agricoles au coeur du plateau

Les prairies occupent en grande majorité des surfaces agricoles et partagent l’espace avec les parcelles en grandes cultures. La présence de haies bocagères au sein de ces espaces agraires est une caractéristique forte des paysages matheysins notamment entre La Motte-d’Aveillans et Saint-Honoré.

Sur certaines parties de l’ensemble paysager, comme sur les piémonts du Grand-Serre, les parcelles cultivées côtoient harmonieusement les prairies sans séparation physique ni obstacle visuel ce qui offre des points de vue lointains et remarquables. Les espaces agricoles sont prédominants dans les paysages lorsque l’on traverse le territoire.

Ce territoire est entretenu par l’agriculture et le pastoralisme qui participent à la conservation d’espaces ouverts grâce aux surfaces toujours en herbe ou fourragères.

Les activités d’élevage pour le lait et la viande

Comme pour la plupart des territoires de montagne, l’activité agricole dominante est l’élevage. Aussi bien dans les alpages, durant la période d’estive, que dans les prairies au cœur du plateau et au pied des versants, la majorité des exploitations se consacrent à l’élevage de bovins pour la production laitière. Les élevages ovins pour la viande sont également présents.

3.4 - des villages groupés avec La mure comme pôle structurant

Caractéristiques
BÂTI

  • Une implantation des villages / hameaux aux creux des reliefs et à mi-pente, en retrait des terrains marécageux et inondables
  • La Mure, pôle urbain dynamique et attractif qui concentre l’essentiel des activités du plateau
  • Des espaces urbains développés et continus à l’ouest qui contrastent avec les villages ruraux à l’est
  • Des constructions récentes qui se développent sur les rives des lacs en lien avec leur attractivité
  • De nombreux bâtiments industriels, liés à l’extraction minière, comme éléments symboliques du patrimoine

Une urbanisation à mi-pente et au creux des reliefs

Une Urbanisation et une architecture contrastées entre l’est et l’ouest

À l’est de l’ensemble paysager, les espaces urbains sont composés de villages et de hameaux groupés comprenant des bâtiments et des fermes de taille conséquente. Sous la forme de chapelets, ces villages, où règne une ambiance de campagne, possèdent une morphologie urbaine dense et organisée autour du four à pain, chapelle et fontaine (dans le cas des hameaux).

À l’ouest, les espaces urbains caractéristiques forment un linéaire bâti de maisons ouvrières, notamment entre les communes de la Motte-d’Aveillans et de La Mure. Témoins du passé minier récent, ces villes offrent des paysages industriels où les anciens bâtiments et équipements liés à l’extraction minière s’immiscent dans le tissu urbain.

Cette exploitation du sous-sol est encore lisible à travers le patrimoine bâti associé.

Le pôle urbain de la Mure

La Mure est un motif urbain emblématique du Sud Isère. Ville phare de l’ensemble paysager, elle continue à manifester une grande activité malgré la fermeture de son bassin minier. La Mure concentre l’essentiel des services publics et des activités économiques du plateau. Malgré certains bâtiments vacants ou en vente au coeur de la ville, l’attractivité et le dynamisme est prégnant dans ce paysage urbain.

La Zone Industrielle du Marais mais aussi les commerces et les entreprises, se concentrent le long de la RN 85 au niveau de l’entrée nord de la ville.

Un Développement urbain en lien avec l’attractivité des lacs

À proximité des lacs matheysins, des extensions urbaines récentes se sont développées pour la qualité de vue et de cadre de vie qu’elles peuvent offrir aux nouveaux habitants. Ces nouvelles constructions comprennent des habitations pavillonnaires et des petits collectifs qui s’inscrivent dans les pentes proches des lacs.

3.5 - Un territoire traversé par la route napoléon et le train

Caractéristiques
ÉQUIPEMENTS

  • La Route Napoléon (RN 85) comme axe routier majeur du territoire associé à un maillage de petites routes reliant les villages
  • Une voie de chemin de fer historique et touristique avec le célèbre Petit Train de La Mure
  • Une montagne peu équipée pour la pratique du ski
  • Une transition énergétique en cours
  • Un réseau d’itinéraires doux et de sentiers de montagne comme attractivité du territoire

Une découverte des paysages par les axes routiers

Le plateau matheysin constitue un carrefour routier central du sud de l’Isère avec la route Napoléon comme axe structurant et traversant du territoire (RN 85), la RD 529 qui connecte La Mure à Grenoble par la rive droite du Drac et la RD 526, qui relie l’ensemble paysager au Trièves et au Valbonnais.

Le réseau routier s’organise essentiellement sur un axe nord-sud. Le relief et l’encaissement des cours d’eau voisins, limite les porosités sur les franges est et ouest, excepté entre le Sénépy et la Montagne du Conest.

Le territoire ne comprend pas d’autoroute. Les villes et les villages notamment sur les versants est des reliefs, sont reliés par un maillage de petites routes.

Une voie ferrée en balcon, s’immisçant dans les corniches du Drac

Le Petit Train de La Mure, inauguré en 1888 et permettant historiquement l’acheminement du charbon dans la plaine grenobloise, propose depuis 1989 un voyage touristique pour contempler les paysages escarpés des rives du Drac.

Après l’éboulement d’une falaise surplombant la ligne en 2010, le mythique Petit Train des Alpes a repris son activité sur une portion de 15km reliant La Mure au Monteynard pour accéder ensuite à pied au Belvédère du Grand Balcon.

Un territoire de montagne avec une pratique du ski limitée

Dans les années 70, alors que le marché du charbon s’écroule (fin de l’exploitation des mines en 2001), le territoire souhaite développer le tourisme. Des immeubles et des remontées mécaniques ont été construits à la Chaud, sur la commune de Saint-Honoré, pour relier la Matheysine à la station de ski de l’Alpe du Grand Serre.

Malheureusement, ce projet ne va pas connaître le succès escompté par manque d’enneigement sur ce versant du fait de son exposition. Aujourd’hui, les remontées mécaniques ont été démantelées et un grand nombre de bâtiments et d’équipements sont vacants et utilisés pour d’autres pratiques comme le street art.

3.6 - PAYSAGES INSTITUTIONNALISÉS, RECONNUS ET PROTÉGÉS

3.7 - REPRÉSENTATIONS SOCIALES PAYSAGÈRES

La lecture des paysages  est issue de la conjugaison des thématiques observées dans les chapitres précédents. Mais les paysages sont aussi constitués par le regard que l’on porte sur eux et des images que l’on s’en fait, nourris par un imaginaire social et culturel. On ne pourrait donc pas comprendre leur construction sans tenir compte des fondements culturels qui ont forgé leurs représentations sociales.

Voici quelques faits historiques et culturels locaux qui ont marqué les esprits, ont participé à la représentation sociale des paysages et influencent notre manière de les percevoir.

Retrouvez les thématiques de ces quelques faits, contribuant également aux représentations sociales paysagères du département de l’Isère dans le « Portrait du département ».

La culture de la résistance

La traversée de la Matheysine par Napoléon Bonaparte

Lors de son retour d’exil en 1815, Napoléon quitta l’Ile d’Elbe pour se rendre à Paris et reconquérir le pouvoir, suite à la chute du Premier Empire en 1814. Cette route de retour, entre Golfe-Juan et Grenoble prendra ainsi son nom.

Le long de cette route, sur la commune de Laffrey, la Prairie de la Rencontre est un lieu historique car c’est sur ce grand espace enherbé et surplombant le lac de Laffrey que se sont confrontés Napoléon et les troupes royalistes. Les troupes du roi Louis XVIII qui l’attendaient ici pour procéder à son arrestation se sont en réalité ralliées à lui. Napoléon remporte à Laffrey l’une de ses plus décisives victoires, sans qu’aucun coup de feu ne soit échangé et arrive ainsi victorieusement à Paris avec ses troupes élargies.

Le bronze équestre et monumental de Napoléon qui domine la vaste prairie fait partie de la culture locale.

Peinture «Retour de Napoleon d’ Isle d’Elbe» de Charles de Steuben

Les paysages bucoliques

Installé en Matheysine après son enfance au bord de la Méditerranée, Christophe Stagnetto, est un photographe qui magnifie par ses clichés les perpétuelles variations atmosphériques de son territoire, dans la lignée des peintres du Sublime.

Source : www.paysage-paysages.fr

Peinture «Vue de La Mure» Charles Emile Desmoulins, 1898. Collections du département de l’Isère

Un territoire minier

Le Petit train de La Mure, vecteur de développement économique

Mis en fonctionnement en 1888, le train de La Mure servait uniquement à acheminer le charbon récolté dans les mines de la Matheysine vers Grenoble. Ce parcours en train est une prouesse technique au vu de son tracé à flanc de falaises mais également une performance technologique liée à son électrification (1ère ligne dans le monde à être alimentée en courant continu haute tension en 1909). La création de cette voie ferrée a permis le développement industriel du territoire et a eu un rôle important dans son désenclavement.

Depuis 1988/1989, ce fleuron du patrimoine industriel est devenu un transport touristique, voué à faire perdurer cette mémoire industrielle passée et à faire découvrir les paysages spectaculaires de la Matheysine et des gorges du Drac.

Source : Ouvrage Cent lieux – Paysages et patrimoine en Isère

Le Petit train de La Mure comme vecteur de développement économique. Mis en fonctionnement en 1888, le train de La Mure servait uniquement à acheminer le charbon récolté dans les mines de la Matheysine vers Grenoble. Ce parcours en train est une prouesse technique au vu de son tracé à flanc de falaises mais également une performance technologique liée à son électrification (1ère ligne dans le monde à être alimentée en courant continu haute tension en 1909). La création de cette voie ferrée a permis le développement industriel du territoire et a eu un rôle important dans son désenclavement. Depuis 1988/1989, ce fleuron du patrimoine industriel est devenu un transport touristique, voué à faire perdurer cette mémoire industrielle passée et à faire découvrir les paysages spectaculaires de la Matheysine et des gorges du Drac.

L’extraction de l’anthracite de la Mure

L’exploitation des premiers gisements est reconnue sur le plateau depuis le Moyen âge mais elle devient une activité industrielle qu’à partir du XIXe siècle.

L’anthracite prélevé était exporté dans les régions voisines afin d’alimenter différentes industries mais une part assez faible du charbon extrait était destinée à un usage domestique en raison de sa composition difficilement inflammable. Cette économie faisait vivre une grande partie des familles du plateau matheysin et rythmait la vie locale.

Entre La Motte-d’Aveillans, Susville et Prunières, un réseau de mines et de galeries fut créé en sous-sol. Dans les villes, les chevalements (structures destinées à descendre et à remonter les mineurs et le minerai) faisaient partie intégrante du paysage urbain. Aujourd’hui, certains de ces équipements ont été démantelés.

En 1997, l’exploitation des mines fut complètement arrêtée.

« Je me rappellerai toujours du bruit des explosions…J’avais beau y être habitué, je savais mon père sous la montagne et gamin cela m’impressionnait. La Mine? C’était ‘tout’ sur le plateau…On ne peut pas l’oublier »

Paolo Fontebasso. Fils de mineur et l’un des fondateurs du musée souterrain de la Mine Image, à la Motte-d’Aveillans.

4. UNITés paysagères

Cholonge • La Motte-d’Aveillans • La Motte-Saint-Martin • La Mure • Laffrey • Mayres-Savel • Nantes-en-Ratier • Notre-Dame-de-Vaulx • Pierre-Châtel • Ponsonnas • Prunières • Saint-Arey • Saint-Barthélémy-de-Séchilienne • Saint-Honoré • Saint-Jean-de-Vaulx • Saint-Théoffrey • Sousville • Susville • Villard-Saint-Christophe
Unités paysagères – 7.15