Définition & méthodologie
AVANT TOUT, QU’ENTEND-ON PAR PAYSAGE ?
« Paysage » désigne une partie de territoire telle que perçue par les populations, dont le caractère résulte de l’action de facteurs naturels et/ou humains et de leurs interrelations.
Définition issue de la Convention Européenne du Paysage, dite de Florence. 20 octobre 2000.
QU’EST-CE QU’UN ATLAS DE PAYSAGES ?
Le paysage résulte de l’interaction continue entre les facteurs naturels et les activités humaines qui modèlent les territoires. Mais il est également associé à un ensemble de pratiques et d’usages, de valeurs et de représentations sociales. La prise en compte des paysages dans l’aménagement du territoire suppose de connaitre ces paysages, d’en comprendre les structures, d’en saisir les évolutions et les valeurs associées.
La construction de cette connaissance est l’objet des Atlas de paysages. Ceux-ci visent alors à décrire tous les paysages d’un territoire. Ils traitent donc des paysages considérés comme remarquables aussi bien que des paysages les plus quotidiens.
UN ATLAS DE PAYSAGES, UN OUTIL DE CONNAISSANCE
Les Atlas de paysages sont un des outils de connaissance des paysages à disposition, en particulier, des acteurs des territoires. Ils visent à répondre à l’article 6C de la Convention Européenne du Paysage, qui engage chaque signataire :
- à identifier ses propres paysages, sur l’ensemble de son territoire, à analyser leurs caractéristiques ainsi que les dynamiques et les pressions qui les modifient ; à en suivre les transformations ;
- à qualifier les paysages identifiés en tenant compte des valeurs particulières qui leur sont attribuées par les acteurs et les populations concernés ;
- et enfin, à définir les enjeux du paysage.
Les enjeux d’un paysage sont définis soit au regard des caractéristiques existantes du paysage considéré, soit face à l’évolution de ce paysage. Ils invitent à prêter attention à ces aspects du paysage pour faire des choix lors d’actions de préservation, de gestion et d’aménagement.
Issu de : Les Atlas de paysages – Méthode pour l’identification, la caractérisation et la qualification des paysages, Ministère de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires, 2015
UN ATLAS DE PAYSAGES, UN DOCUMENT AU SERVICE DES TERRITOIRES
Un outil prospectif pour les politiques publiques
- Comprendre ce qui fait la richesse des paysages pour éclairer les choix d’aménagement et mieux prendre en compte le paysage dans les projets via l’atlas des paysages, un outil prospectif (non prescriptif).
Un outil de référence, basé sur une approche transversale et pluridisciplinaire
- Pour prendre conscience de la grande diversité des paysages Isérois, source d’attractivité
- Pour diffuser des valeurs communes autour de la qualité, de fierté, de responsabilité…
- Pour des projets de qualité inspirés des territoires
- Pour donner du sens aux projets
MÉTHODOLOGIE POUR L’ACTUALISATION DE L’ATLAS DES PAYSAGES DE L’ISÈRE
L’Atlas des paysages de l’Isère actualise, 20 ans après, un premier Atlas intitulé « les Chemins du paysage », réalisé en 2001.
Ce document de référence a été réalisé en 2001 par les paysagistes-concepteurs Patrick Bienvenu et Alain Mazas et le photographe Alain Boëmare. Il s’organise autour d’un observatoire détaillé des paysages (sous la forme de 64 unités paysagères) et d’une analyse des principales dynamiques paysagères identifiées à l’échelle du département, à travers trois thématiques : la végétation, l’urbanisation et l’équipement. Vous pourrez y apprécier l’important travail de rédaction ainsi que de nombreuses illustrations (photos, coupes, vues aériennes et croquis).
L’Atlas des paysages de l’Isère est aujourd’hui composé de :
- 4 Grands Ensembles Paysagers,
- 21 Ensembles paysagers,
- 47 Unités paysagères
La méthodologie mise en œuvre pour l’actualisation de l’Atlas des paysages de l’Isère s’est adossée à la « Méthode pour l’identification, la caractérisation et la qualification des paysages » proposée en 2015 par le ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie.
Elle s’appuie également sur le travail cartographique de délimitation des Grands Ensembles Paysagers et des Ensembles paysagers à l’échelle de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, réalisé par la DREAL en 2015.
La mission d’actualisation a consisté en :
- des repérages sur le terrain, pour identifier les composantes paysagères et repérer les dynamiques paysagères qui ont contribué à l’évolution des paysages et les enjeux,
- une quarantaine d’entretiens individuels,
- la réalisation d’une base de données constituée de photographies et de données cartographiques pour illustrer l’analyse du territoire.
Les entretiens individuels ont été réalisés auprès d’une quarantaine de personnes, choisies pour la diversité des regards sur les paysages qu’elles représentent :
- Une vingtaine d’agents du Département de différents services,
- 21 personnes représentant les principales caractéristiques paysagères des 21 ensembles paysagers
Ils ont permis de réaliser :
- Les récits des regards d’acteurs,
- L’analyse des représentations sociales paysagères* et les valeurs locales** des paysages, traduites dans la carte des valeurs paysagères du portrait du département.
*Définition des représentations sociales paysagères : il s’agit de comprendre la manière dont les paysages isérois sont perçus dans l’imaginaire collectif, de l’intérieur, par ses habitants, et de l’extérieur, par ses visiteurs. Les représentations sociales regroupent les « images » auxquelles renvoient les paysages du département, qui peuvent donner lieu à des actions, publiques ou privées, en matière d’environnement, d’économie, d’urbanisme, d’agriculture, etc. dans les domaines du cadre de vie ou du tourisme par exemple. Elles peuvent prendre la forme de représentations picturales et iconographiques, de documents littéraires ou touristiques ou encore de faits concrets ayant marqués l’Histoire Iséroise.
**Définition des valeurs locales : c’est-à-dire récolter et synthétiser les perceptions des paysages par les Isérois. Cela constitue la composante immatérielle des paysages. Non moins constitutif des paysages, bien au contraire, le liant des paysages et des politiques publiques en matière de paysage et d’aménagement du territoire réside dans l’immatérialité, dans la perception que chacun s’en fait, dans les points de vue et les valeurs que chacun attribue aux paysages.
